[Série] Cameroun : une première cérémonie d’indépendance sous tension (3/5)

Lorsque le Premier ministre camerounais, Ahmadou Ahidjo, déclare l’indépendance, il est loin d’être serein. L’ombre des nationalistes les plus intransigeants plane sur ce jour historique.

Discours du Premier ministre Ahmadou Ahidjo, le 1er janvier 1960, à Yaoundé. © AFP

Discours du Premier ministre Ahmadou Ahidjo, le 1er janvier 1960, à Yaoundé. © AFP

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Publié le 2 septembre 2020 Lecture : 5 minutes.

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[Série] 1960, l’année où l’Afrique s’est réveillée

En ce soixantième anniversaire de la décolonisation en Afrique subsaharienne, le cœur n’est pas à la fête. De cette émancipation en trompe-l’œil, qu’y a-t-il vraiment à célébrer ?

Sommaire

Alors qu’il s’avance vers le pupitre pour prononcer son discours, le Premier ministre, Ahmadou Ahidjo, âgé de 35 ans, ne trahit aucune émotion. Les images d’archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) montrent son visage aux traits juvéniles et font raisonner sa voix, qui ne tremble pas lorsqu’il lit la phrase magique : « Le Cameroun est libre et indépendant. »

Même s’il n’en laissait rien paraître, Ahidjo n’avait pourtant pas le cœur à la fête. Plusieurs attentats avaient alors été perpétrés à travers le pays. Les combattants de l’Union des populations du Cameroun (UPC) avaient promis d’empêcher la célébration de l’événement. Germaine Ahidjo, la jeune épouse du chef du gouvernement, confia plus tard sa crainte d’un attentat sur la place de l’Indépendance.

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