Adesina, son vrai bilan à la tête de la BAD

Unique candidat à sa succession, le patron de l’institution panafricaine est toutefois fragilisé depuis quelques mois par des accusations en interne. État des lieux des grands chantiers qu’il a engagés depuis 2015.

Le Nigérian, lors de sa cérémonie d’investiture à la tête de la BAD, à Abidjan, le 1er septembre 2015. © Luc Gnago/REUTERS

Le Nigérian, lors de sa cérémonie d’investiture à la tête de la BAD, à Abidjan, le 1er septembre 2015. © Luc Gnago/REUTERS

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Publié le 28 juillet 2020 Lecture : 7 minutes.

Akinwumi Adesina, patron de la Banque africaine de développement depuis 2015, est candidat à sa réélection en 2020. © AFDB/Flickr
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Finance – Six mois qui ont ébranlé la BAD

Mis en cause par des salariés, Akinwumi Adesina, le patron de la Banque africaine de développement, traverse la plus grave crise de sa carrière.

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« Et cette question unique, ami, même maintenant, savez-vous de quoi s’agit-il au fond ? » Ainsi s’achève Civil et Soldat, célèbre poème du Nobel nigérian de littérature, Wole Soyinka, évocation d’une brutale et futile confrontation.

Dans la défense ardue et fière qu’il oppose depuis plusieurs mois à ses contempteurs au sein de la BAD, Akinwumi Adesina a souvent donné l’impression de ressasser l’interrogation de son illustre compatriote, natif comme lui du sud-ouest du Nigeria.

Il croyait que son bilan lui assurerait une réélection sans encombre

Travailleur acharné, attentif au détail, obsédé par les résultats, selon ses proches, celui qui préside depuis septembre 2015 la plus importante institution financière panafricaine a longtemps pensé que son bilan suffirait à faire taire les critiques que ses choix brusques avaient fait naître au sein de ses équipes, voire chez certains actionnaires de la banque.

Il croyait aussi que ce bilan lui assurerait une réélection sans encombre à la présidence de la BAD.

Las, depuis la fin de janvier et l’envoi par des lanceurs d’alerte d’un courrier au comité d’éthique de l’institution dénonçant sa gouvernance, sa gestion des ressources humaines et l’aval qu’il a donné à des contrats controversés, l’ex-ministre nigérian de l’Agriculture est sur la défensive. Au point que sa réélection (prévue en août) paraît compromise.

Le nigérian a usé de tous ses dons de communicant pour faire adopter ses « high 5 »

Sans préjuger de cette affaire et alors qu’une « revue indépendante » a été demandée par le bureau du Conseil des gouverneurs à l’ancienne présidente de la République d’Irlande, Mary Robinson, Jeune Afrique a décidé de se concentrer sur le bilan d’Akinwumi Adesina.

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C’est le fond, donc, qu’il s’agit d’analyser. À son arrivée à la BAD, en 2015, après les dix années de présidence du Rwandais Donald Kaberuka, le responsable nigérian a usé de tous ses dons de communicant pour faire adopter un ambitieux programme axé autour de cinq priorités, les « high 5 », fixant des objectifs à l’horizon 2025.

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