Un banal SMS a-t-il failli coûter à Jean-Marc Kabund-a-Kabund sa place de premier vice-président de l’Assemblée nationale congolaise ? Ce 25 mai, sur l’impressionnante estrade du palais du Peuple, à Kinshasa, son absence est en tout cas remarquée. Les députés sont ce soir-là convoqués pour voter sa destitution. Insultes et coups de poing pleuvent. Au micro, Jeanine Mabunda, la présidente de l’Assemblée, peine à calmer les esprits.
Peut-être Kabund se rappelle-t-il ce message envoyé à un lieutenant de Joseph Kabila quelques jours plus tôt. Selon plusieurs sources, le président par intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) y reprochait à l’ancien chef de l’État de faire de l’ombre à son successeur en paradant dans son 4×4 sous les applaudissements de la foule. Ce SMS aurait-il précipité sa chute ?
Officiellement, c’est un député de l’opposition, Jean-Jacques Mamba, qui a demandé sa destitution. Mais Kabund est convaincu qu’il doit ses déboires à Joseph Kabila et à sa coalition, le Front commun pour le Congo (FCC). L’ancien président n’a-t-il pas discrètement reçu des responsables du FCC, dont Jeanine Mabunda, les 21 et 22 mai, pour parler de son cas ? Rien n’a filtré de ces rencontres, mais l’ombre de Joseph Kabila plane sur ce coup de force.