« Le déficit budgétaire est élevé et le niveau de la dette approche des limites de viabilité », a expliqué à la presse Nhlanhla Nene, qui a présenté son budget pour six mois au Parlement et annoncé une prévision de croissance pour 2014 de 1,4%, contre 2,7% dans l’estimation de février.
En août, la Banque centrale avait pour sa part avancé le chiffre de 1,7% pour 2014.
« Nous avons atteint un tournant. La consolidation budgétaire ne peut plus être repoussée », a-t-il dit.
Récemment nommé ministre des Finances, Nhlanhla Nene a également évoqué la possibilité de nationaliser quelques entreprises d’Etat, un pas que l’Afrique du Sud s’est toujours refusée à franchir pour l’instant.
Cette révision à la baisse est due en partie à l’environnement mondial, mais aussi au déficit énergétique du pays, aux récentes grèves dans des secteurs cruciaux comme les mines, et « à des lacunes de l’administration », a admis le ministre.
La croissance pourrait remonter autour de 3% en 2017, mais cela reste bien en deça du potentiel de l’Afrique du Sud, selon M. Nene, et signifie que le gouvernement ne parvient pas à lever les impôts comme il le devrait pour équilibrer les finances publiques. La dette publique se monte à 4,1% du PNB.
Une croissance aussi faible ne permet pas en outre de combattre le chômage, fléau numéro un du pays, qui plafonne à 25%, et à près de 40% si on prend en compte tous les gens qui disent avoir renoncé à chercher un emploi.
L’Afrique du Sud est à la traîne sur le continent. le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 5,4% en 2014 et 5,5% en 2015 pour l’Afrique subsaharienne.