« On veut des avions, on veut des avions ! », « on veut un responsable ! », scandaient plusieurs personnes à Orly Sud devant le comptoir de la compagnie entouré par les forces de l’ordre.
Huit vols de la compagnie Air Algérie ont été annulés lundi à l’aéroport d’Orly et les vols de mardi étaient également annulés alors que la compagnie « tentait d’affréter des vols pour la journée », selon un porte-parole de la compagnie sur place.
« Environ 1. 500 passagers sont aujourd’hui en attente d’une reprogrammation de leur vol », a annoncé dans un communiqué le ministre des transports Thierry Mariani.
Un appareil d’Air Algérie a cependant acheminé 215 personnes vers Sétif et Air France a programmé un vol supplémentaire pour 172 passagers vers Alger, précise le communiqué.
« Le droit de grève des pilotes algériens s’exerce à un moment de l?année où de nombreux passagers ayant des attaches en Algérie souhaitent y passer leurs vacances. C’est tout à fait regrettable », déclare le ministre.
Thierry Mariani « appelle la compagnie Air Algérie à prendre toutes ses responsabilités et à apporter toute l’assistance nécessaire à ses passagers, en priorité leur réacheminement et à défaut l?hébergement ».
La compagnie a demandé mardi aux passagers de ne pas se présenter à l’aéroport et propose un report des voyages ou un remboursement des billets.
Plusieurs centaines de passagers ont passé la nuit sur place à Orly Sud dans l’attente d’un vol, comme Kahina Aitkhelifa et son fils de deux ans. « Hier, on nous a assuré que nous aurions trois avions ce matin », a expliqué la jeune femme qui devait s’envoler lundi à 14H00 pour Bajaia.
« Avec cet espoir, on a passé la nuit ici et aujourd’hui, il n’y a plus d’avion. Cela fait un an que je n’ai pas vu ma famille, je ne vais pas rester ici », lance la jeune maman.
Nassim a également passé la nuit sur place avec ses deux enfants de deux et cinq ans. « A 2H00 du matin, on nous promet des avions et à 7H00 il n’y a plus rien. Air Algérie, ce sont des menteurs. Maintenant ils nous promettent un avion pour 17H00, comment les croire ? », s’énerve-t-il.
« Ils nous abandonnent », raconte Karim qui devait s’envoler lundi à 16H00 pour Alger. « On est pire que du bétail ! Il y a des enfants, des personnes âgées, des malades, ils s’en foutent ! », lance-t-il.
Beaucoup de familles avec enfants et personnes âgées sont en effet regroupées dans le hall de l’aéroport, visiblement épuisées par une nuit d’attente.
A Marseille ou une trentaine de voyageurs ont passé la nuit dans l’aéroport, trois vols sur cinq étaient suspendus. Air Algérie proposait notamment un acheminement par bateau à destination d’Alger, mercredi et jeudi et vers Skikda vendredi.
Le trafic aérien était également sérieusement perturbé mardi à l’aéroport international Houari-Boumedienne d’Alger où seul deux vols ont pu être assurés sur 25 départs.
Ces annulations sont consécutives à une grève de membres du personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie aérienne en Algérie, qui réclament des revalorisations salariales.
Selon le PDG d’Air Algérie Mohamed Salah Boultif, cette grève a entraîné depuis son déclenchement l’annulation de 146 vols sur 186 prévus.