« Le retour de ces crânes est une preuve évidente que la Namibie a l’occasion de demander réparation à la justice pour le génocide commis par les Allemands pendant l’occupation coloniale », a déclaré le chef Alfons Maharero.
Les crânes font partie de quelque 300 têtes emportées à des fins « scientifiques » par l’Allemagne après le massacre d’indigènes namibiens qui avait participé à un soulèvement en 1904 contre les colons allemands dans ce qui était appelé le Sud-Ouest africain, occupé par Berlin de 1884 à 1915.
Beaucoup considèrent ce massacre comme le premier génocide du XXe siècle. Sur 80. 000 Héréros vivant alors dans la région, 15. 000 ont survécu.
« Les scientifiques allemands ont disséqué les crânes dans leurs laboratoires et les ont teinté de plusieurs couleurs différentes pour prouver leur idéologie raciste et fasciste: que les capacités intellectuelles des Noirs sont inférieures à celles des Caucasiens », a clamé le chef héréro.
« Nos ancêtres ont été traités avec un total mépris et sans respect, traités comme des chimpanzés de laboratoires, » a-t-il poursuivi.
Présent à la cérémonie qui se tenait dans le carré des Héros, à l’extérieur de la capitale namibienne, le président Hifikepunye Pohamba a condamné les abus coloniaux mais n’a pas évoqué une demande de réparations en s’adressant au milliers de participants à la cérémonie.
Une foule d’environ 4. 000 personnes, principalement d’ethnie héréro et nama, avait accueilli mardi les 20 crânes de leurs ancêtres, en leur souhaitant la bienvenue.