Madagascar : la campagne présidentielle débute pour trois anciens chefs d’État

Les trois derniers chefs d’État malgaches ont lancé ce 8 octobre leur campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle le 7 novembre, en affichant sans retenue leurs moyens, leurs promesses et leurs ambitions.

Hery Rajaonarimampianina, 59 ans, président sortant et candidat © AFP

Hery Rajaonarimampianina, 59 ans, président sortant et candidat © AFP

Publié le 8 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Un agent de la Commission électorale, dans un bureau de vote d’Antananarivo, lors de la présidentielle de 2013 à Madagascar. © REUTERS/Thomas Mukoya
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Présidentielle à Madagascar : 36 prétendants pour le palais d’Iavoloha

L’élection présidentielle malgache du 7 novembre 2018 viendra clore une année au climat politique tendu. Sur la ligne de départ : 36 candidats, parmi lesquels les trois derniers chefs de l’État, dont le président sortant : Hery Rajaonarimampianina, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Tous nos articles sur la campagne en vue de ravir le palais d’Iavoloha, siège de la présidence à Antananarivo.

Sommaire

Sitôt donné le coup d’envoi officiel des réjouissances, Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018), grands favoris du scrutin, ont déployé caravanes, banderoles et slogans.

Optimisme partagé

« Je déclare notre campagne officiellement ouverte », a déclaré Ravalomanana, 68 ans, devant une foule de plusieurs centaines de personnes réunies sur la célèbre Place du 13 mai, au cœur de la capitale Antananarivo. « On vient de prouver qu’Antananarivo nous appartient », a-t-il lancé à ses troupes après avoir parcouru la ville en convoi.

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Le président sortant Hery Rajaonarimampianina, 59 ans, a réuni ses fidèles à quelques kilomètres de là, à Itaosy. « Au vu de l’affluence que nous avons eu aujourd’hui, on peut déjà se considérer comme vainqueurs », a-t-il assuré, avant de promettre en cas de victoire « une autosuffisance alimentaire en deux à trois ans pour Madagascar ».

Quant à Andry Rajoelina, 44 ans, il a entamé son marathon par un meeting dans l’extrême-nord de la Grande île, à Diego Suarez. « J’irai jusqu’au bout pour faire triompher nos idées et rattraper le retard de développement de Madagascar (…) je veux rendre la fierté et la dignité au peuple malagasy », a-t-il promis devant une marée de supporteurs aux couleurs orange de son parti.

Dès samedi, il avait en toute légalité grillé la politesse à ses adversaires en réunissant des centaines de fanatiques pour la sortie de son livre, « Pour l’amour de la patrie ». La campagne électorale débute dans un climat encore tendu par la longue crise politique qui a secoué Madagascar d’avril à juin.

Vieilles rivalités

Pendant deux mois, des centaines de partisans de l’opposition ont occupé quotidiennement la Place du 13 Mai pour exiger d’abord le retrait de lois électorales jugées favorables au président sortant puis réclamer sa démission pure et simple. Saisie du dossier, la Cour constitutionnelle a ordonné la formation d’un gouvernement de coalition qui a permis de sortir de l’impasse et de ramener un peu de sérénité. Mais les rivalités entre les trois principaux prétendants ont vite ressurgi à l’approche d’une élection aux allures de revanche.

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PDG d’un grand groupe agroalimentaire, Marc Ravalomanana a été contraint à la démission en 2009 par un coup de force de l’armée après de violentes manifestations de rue inspirées par le maire d’alors de la capitale, Andry Rajoelina. Celui-ci lui a succédé, avec la bénédiction des militaires, à la tête d’un régime de transition non-élu jusqu’en 2014.

Rajoelina et son frère ennemi Ravalomanana interdits de candidature dans le cadre d’un plan de sortie de crise, c’est l’ex-ministre des Finances Rajaonarimampianina qui a alors tiré les marrons du feu pour accéder à la magistrature suprême. Trente-six candidats ont été retenus pour les deux tours du scrutin présidentiel, les 7 novembre et 19 décembre, dans un pays qui reste l’un des plus pauvres au monde. Avant-même le début de la campagne, vingt-deux d’entre eux ont déjà mis en doute la transparence et la crédibilité du scrutin, remettant notamment en cause la liste électorale.

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« Les fraudes électorales vont avoir lieu à l’aide du logiciel utilisé par la commission électorale qui permettra à un candidat d’avoir six fois plus de voix que ce qu’il a réellement eu », a dénoncé le 8 l’une d’elles, Fanirisoa Ernaivo, devant quelques curieux. Un premier groupe de quarante observateurs de l’Union européenne est arrivé pour surveiller le scrutin.

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