« Personne ne prend la peine de savoir comment va notre famille. C’est clair qu’on n’intéresse personne. On ne s’intéresse à nous que quand on en a besoin », a-t-elle écrit dans ce courrier dont les quotidiens Sowetan et Times publient des extraits.
Critiquant l’organisation du centenaire du parti en janvier à Mangaung, la turbulente Winnie, qui ne vit plus avec Nelson Mandela depuis 1996, reproche à l’ANC, le Congrès national africain, d’avoir manqué à ses obligations protocolaires, oubliant de réserver une table à la famille, accusant le parti de l’avoir tenue à l’écart de la préparation des commémorations et s’estimant réduite au rôle de « spectacteur ».
La manière dont la flamme du centenaire de l’ANC est passée fin mai chez Nelson Mandela à Qunu (sud) « laissait beaucoup à désirer », dit-elle aussi.
Elle accuse aussi le porte-parole du parti Jackson Mthembu, auquel la lettre est adressée, d’avoir commenté sa récente convalescence sans même prendre de ses nouvelles. « Je n’ai jamais été opérée de la hanche, j’ai eu une opération du genoux », dit-elle. Winnie a 75 ans et sa santé est fragilisée par un diabète.
Selon le Times, elle a en conséquence snobé une invitation à se rendre dans le Limpopo (nord) où le président Jacob Zuma donnait une conférence en hommage à Nelson Mandela. D’autres membres de la famille de l’ancien président noir était en revanche présent, sa femme Graça Machel et une petite-fille Ndileka Mandela.
Winnie est toujours parlementaire, membre de l’ANC et reste une personnalité influente en Afrique du Sud.
Figure controversée de la résistance à l’apartheid pour avoir personnellement encouragé la violence, elle n’est toutefois plus dans les grâces de l’appareil actuel de l’ANC. Elle a soutenu mais en vain l’imprévisible leader de la ligue de jeunesse du parti Julius Malema, finalement expulsé cette année.
Winnie Madikizela-Mandela a été l’épouse de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela de 1957 à 1996.