Manifestations en Afrique du Sud pour le départ de Jacob Zuma

Plusieurs milliers de Sud-Africains sont descendus vendredi dans les rues des principales villes du pays pour réclamer le départ de Jacob Zuma qui a irrité une partie de la population en remaniant la semaine dernière son gouvernement pour nommer des fidèles.

Manifestation contre le président sud-africain Jacob Zuma, le 7 avril 2017 à Pretoria. © AFP

Manifestation contre le président sud-africain Jacob Zuma, le 7 avril 2017 à Pretoria. © AFP

Publié le 7 avril 2017 Lecture : 2 minutes.

Environ 10.000 partisans de l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition, se sont réunis dans le centre-ville de Johannesburg, emmenés par leur leader Mmusi Maimane.

?Il y a des Sud-Africains de tous horizons ici. Cela nous fait espérer avoir assez de soutiens (…) pour faire partir Zuma », a déclaré Yusuf Cassim, le chef des jeunes de la DA. « J’aime mon pays, pas mon gouvernement », pouvait-on lire sur certains panneaux brandis par des militants.

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Fait rare en Afrique du Sud, quelques centaines d’habitants – principalement Blancs – vivant dans les quartiers les plus huppés du nord de la ville ont également manifesté aux carrefours des principales artères de la capitale économique sud-africaine en brandissant des panneaux « Zuma doit partir ».

A Pretoria, le parti communiste sud-africain, pourtant allié historique du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), a de son côté organisé une marche vers le palais présidentiel, rejoint par des organisations de la société civile, toujours pour demander le départ de Jacob Zuma.

Des supporters du président ainsi que des dizaines de vétérans de l’ANC se sont quant à eux rassemblés autour du siège du parti à Johannesburg.

A la mi-journée, ces manifestations se déroulaient dans le calme.

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– Remaniement et remous –

La popularité du président sud-africain est en berne depuis plusieurs mois en raison de nombreux scandales de corruption dans lesquels le nom de M. Zuma revient. Il est notamment accusé de favoriser les intérêts d’une sulfureuse famille d’hommes d’affaires, les Gupta.

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La semaine dernière, le président sud-africain a nommé dix ministres et autant de vice-ministres, la plupart considérés comme ses proches. Pravin Gordhan, ministre des Finances connu pour sa probité et pour sa lutte contre la corruption a fait les frais de ce remaniement d’ampleur, remplacé à son poste par Malusi Gigaba, un fidèle de Jacob Zuma.

« Nous courons le risque en Afrique du Sud que les personnes honnêtes ne veuillent plus s’impliquer dans les institutions. Et quand la société a atteint ce point, alors c’est qu’on a livré l’Etat à une poignée de gangsters », a déclaré M. Gordhan jeudi dans une attaque à peine voilée contre le chef de l’Etat.

Car si l’opposition est vent debout contre Jacob Zuma, ce remaniement a aussi causé des remous au sein même de l’ANC. Plusieurs cadres se sont élevés contre ce coup de force du président avant de finalement rentrer dans le rang, quand le parti a réaffirmé mercredi son soutien au chef de l’Etat.

Jacob Zuma devra néanmoins affronter devant le Parlement un vote de défiance demandé par l’opposition, le 18 avril.

L’ANC a d’ores et déjà donné la consigne à ses députés de voter contre et le président devrait donc profiter de sa large majorité (249 sur 400 députés) pour éviter la destitution.

Pour l’heure le calendrier du parti reste donc inchangé: il se choisira un nouveau chef de file à la place de Jacob Zuma, en décembre. Le vainqueur sera le candidat du parti pour les élections générales de 2019 qui désigneront un nouveau président.

Deux factions s’opposent au sein du parti: les pro-Zuma soutiennent son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma, tandis que les frondeurs sont rangés derrière l’actuel vice-président Cyril Ramaphosa.

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