Le scrutin, pour lequel aucun taux de participation n’était connu à la mi-journée, coïncide avec le premier anniversaire de l’attentat jihadiste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako (20 morts, outre deux assaillants tués).
« Ces élections ont été reportées quatre fois. Cela suffit », a déclaré le président Keïta après avoir voté, saluant « un exercice démocratique ».
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé samedi le gouvernement, l’opposition et les groupes signataires de l’accord de paix de mai-juin 2015 à « garantir la tenue, sans incidents, des élections dans les localités où les conditions politiques et sécuritaires permettent leur organisation ».
Reconnaissant que « des retards importants dans la mise en oeuvre de dispositions clés de l’accord », notamment la mise en place d’autorités intérimaires dans le Nord, et « la situation sécuritaire dans le nord et certaines parties du centre du pays pourraient compromettre l’organisation du scrutin », il a invité le gouvernement à « apaiser les tensions » qui pourraient en résulter.
Sur le terrain, la situation apparaissait contrastée, avec une faible affluence à Bamako et une série de perturbations dans le nord et le centre du pays, a-t-on appris de sources administratives, et auprès d’habitants.
Le vote n’a pas eu lieu à Kidal (nord-est), bastion de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), qui a dénoncé l’ »entêtement du gouvernement » à l’organiser avant l’installation des autorités intérimaires et le retour de « dizaines de milliers de réfugiés et déplacés qui sont directement concernés ».
Dans la région voisine de Gao, les élections ne se tenaient que dans une partie des communes.
A Tombouctou (nord-ouest), où du matériel électoral a été enlevé et brûlé au cours d’attaques distinctes, y compris dimanche, si le vote se déroulait normalement en ville, il ne se tenait pas en revanche dans la plupart des communes de la région.
« Les populations sortent massivement. Il y avait des inquiétudes, mais tout va bien jusqu’ici », a déclaré à l’AFP Oumar Moussa, habitant de Sareykeyna, un quartier populaire de Tombouctou.
Dans le centre du pays, où l’affluence était généralement faible, le dispositif sécuritaire a été renforcé dans plusieurs localités.
Un candidat d’un petit parti d’opposition a été enlevé samedi matin à Koro (centre), a indiqué le chef du parti, Mamadou Sidibé, précisant que « la voiture de Saibou Barry a été retrouvée brûlée et lui-même a été conduit vers une destination inconnue ».
Officiellement, seules 15 des 703 communes du pays ne comportent pas de listes, dans le nord-est du pays.