Politique

Mali: au moins un mort dans des violences à Kidal

Au moins une personne tuée lors de violences entre des Touareg et des « populations noires » à Kidal (nord-est du Mali), à neuf jours du premier tour de la présidentielle, a appris l’AFP de sources militaires et administrative.

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Mis à jour le 19 juillet 2013 à 10:48

Mali: au moins un mort dans des violences à Kidal © AFP

Jeudi soir dans le centre de Kidal, « il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d’être du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion) ou proches du MNLA, et des populations noires », a déclaré une source militaire africaine, selon laquelle « il y a eu au moins un mort ». Ces violences ont été confirmées par l’entourage du gouverneur de la ville.

Peu après, plusieurs personnes, « par peur » de ces violences, « se sont réfugiées au camp militaire de Kidal », a ajouté cette source africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma.

Elle a affirmé que, jeudi soir, « une rumeur selon laquelle un renfort de l’armée malienne » était arrivé à Kidal avait « vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander +Vive l’armée, Vive le Mali+, d’autres répliquant +Vive l’Azawad+ (nom donné au nord malien par les Touareg): il y a eu des tirs et un civil a été tué ».

Un proche du colonel Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal, a confirmé « la mort d’un civil après des violences ». « Il y a eu effectivement des coups de feu entendus. Il y a eu aussi un mort. Des boutiques de personnes originaires de Gao notamment, ont été saccagées » et « des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire », a-t-il dit.

« Actuellement (vendredi matin) un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées », a-t-il ajouté.

Interrogé par l’AFP à Bamako, le colonel Diaran Koné, du ministère malien de la Défense, a parlé « de quatre morts, et de beaucoup de blessés », chiffres qui n’ont pas été confirmés par d’autres sources.

« Des éléments du MNLA sous la conduite de Moussa Yatara, déserteur de l’armée malienne, ont ciblé les maisons et les populations favorables » à l’unité du Mali, a-t-il accusé, et « il y a eu des morts et beaucoup de blessés parmi les populations concernées qui fuient pour se réfugier auprès du détachement militaire malien ».

Le militaire a appelé « la communauté internationale » a reconnaître « la violation » par le MNLA de l’accord de paix entre la rébellion touareg et le gouvernement malien de transition, signé le 18 juin à Ouagadougou.

La ville de Kidal était occupée depuis février par les rebelles touareg du MNLA, jusqu’à leur cantonnement qui s’est fait en parallèle à l’arrivée le 5 juillet de quelque 150 soldats maliens, conformément à l’accord de Ouagadougou.

L’arrivée des soldats maliens dans la ville, où le gouverneur se trouve depuis lundi pour préparer la présidentielle, avait déjà provoqué des tensions entre partisans et opposants à la présence de l’armée.