« Le dialogue devrait uniquement être concentré sur les problèmes électoraux et ne pas servir de prétexte pour retarder » les élections, a déclaré à la presse Tom Malinowski, secrétaire d’État adjoint à la Démocratie et aux droits de l’Homme, à l’issue d’une visite de quatre jours à Kinshasa.
Respecter le cycle des élections relèvera du « défi » mais il est « important » de parvenir à une « transition démocratique au sommet en 2016, et qu’aucune mesure ne soit prise entre-temps pour rendre la transition plus difficile ou provoquer un report », a-t-il insisté.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.
Lundi, il a commencé des consultations devant déterminer les contours d’un dialogue national réclamé par l’opposition, alors que le pays est sous tension à l’approche d’un cycle d’élections devant s’achever en novembre 2016 avec la présidentielle.
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d’opposition historique, a refusé de participer à un dialogue qui ne serait pas orchestré par la communauté internationale.
Les deux autres grands partis de l’opposition, le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’Union pour la nation congolaise (UNC), s’opposent pour leur part au dialogue proposé par M. Kabila, soupçonnant qu’il s’agisse d’une manœuvre pour retarder la présidentielle.
Le chef de l?État a été réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché d’irrégularités massives et l’opposition l’accuse de chercher à s’accrocher à son poste après la fin de son quinquennat.
« La limite des mandats est bonne pour la démocratie et la stabilité », a encore estimé M. Malinowski, faisant allusion à la crise meurtrière qui secoue le Burundi voisin depuis que le président Pierre Nkurunziza a accepté fin avril de briguer un troisième mandat.
« Il faut en finir avec l’ère des présidents à vie en Afrique et ailleurs », a-t-il ajouté, plaidant pour le respect de la liberté de réunion et d’expression, alors que plusieurs opposants ou militants de mouvements d’indignés ont été arrêtés en RDC depuis le début de l’année.