Le 16 mai, M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte avant d?être destitué par l’armée, avait été condamné à la peine capitale avec une centaine de ses partisans. Mais toute condamnation à mort doit recueillir l’avis, non contraignant, du Mufti d’Egypte avant d’être confirmée ou commuée.
« Comme l’avis du Mufti est arrivé au tribunal ce matin seulement, nous avons décidé de reporter notre décision au 16 juin afin de pouvoir délibérer », a déclaré le juge Chaabane al-Chami, qui préside ce tribunal du Caire.
L’avais du Mufti n’est jamais communiqué.
La peine de mort infligée à M. Morsi et une centaine de co-accusés, reconnus coupables de s’être évadés de prison et d’avoir commis ou incité aux violences lors de la révolte populaire qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak début 2011, avait suscité la réprobation notamment de l’ONU, de Washington et de l’Union européenne.
Les « procès de masse » expéditifs dont sont victimes les partisans du président islamiste depuis qu’il a été destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet 2013 sont régulièrement dénoncés.
L’ex-chef de l’armée et actuel président, Abdel Fattah al-Sissi, est régulièrement accusé par les ONG d’avoir instauré un régime encore plus répressif que celui de Moubarak.
Plus de 1. 400 manifestants pro-Morsi ont été tués en quelques semaines après sa destitution, et plus de 15. 000 membres de la confrérie islamiste des Frères musulmans de l’ancien chef de l’Etat ont été emprisonnés.
Plusieurs centaines d’entre eux ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés parfois en quelques minutes et qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’Histoire récente » du monde.