Burundi: le patron d’une radio privée parti « se mettre à l’abri » à l’étranger

Le patron de la populaire radio privée burundaise RPA, attaquée par les forces loyales au président Pierre Nkurunziza lors de la tentative manquée de coup d’Etat, est parti « se mettre à l’abri à l’étranger », selon un défenseur burundais des médias.

Burundi: le patron d’une radio privée parti « se mettre à l’abri » à l’étranger © AFP

Burundi: le patron d’une radio privée parti « se mettre à l’abri » à l’étranger © AFP

Publié le 16 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Bob Rugurika, visé par des menaces d’emprisonnement et même de mort en provenance du camp Nkurunziza, a « dû se mettre à l’abri à l’étranger momentanément », a déclaré samedi à l’AFP Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la presse au Burundi et patron du groupe Radio-Télé Renaissance, lui aussi attaqué pendant la tentative de putsch.

L’information a été confirmée à l’AFP par deux journalistes de la RPA (Radio publique africaine).

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La RPA, Radio-Télé Renaissance mais aussi les stations Bonesha et Isangarino ont toutes été attaquées par les forces loyalistes pendant la tentative de coup d’Etat, parfois à l’arme lourde, au point de ne plus pouvoir émettre.

Ces médias, qui ont diffusé les messages des putschistes, sont depuis des années dans le collimateur du pouvoir burundais, qui les accuse de soutenir l’opposition.

Mais leurs relations avec le gouvernement se sont encore sérieusement détériorées depuis fin avril, lorsqu’ont commencé les manifestations d’opposition à un très controversé troisième mandat du président Nkurunziza – le chef de l’Etat a été désigné par son parti, le Cndd-FDD, comme son candidat à la présidentielle du 26 juin – puis la tentative de coup d’Etat mercredi.

« Les menaces existent depuis longtemps, mais ont augmenté avec les manifestations et elles ont atteint leur paroxysme depuis la tentative de coup d’Etat », a poursuivi samedi M. Muhozi.

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« Bob était le plus visé et la menace était devenue trop précise pour lui », a-t-il ajouté, assurant que ces « menaces de morts ou ces menaces d’emprisonnement viennent du pouvoir Nkurunziza » – « des services de renseignements, de la police ou des Imbonerakure », la ligue des jeunes du parti au pouvoir Cndd-FDD, qualifiée de « milice » par l’ONU.

Le général Godefroid Niyombare, ex-compagnon d’armes de Pierre Nkurunziza du temps de la guerre civile burundaise (1993-2006) et ex-chef des services de renseignements, avait annoncé mercredi la destitution du chef de l’Etat alors que celui-ci se trouvait en déplacement en Tanzanie.

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Mais dès jeudi soir, après des combats à l’arme lourde entre forces loyalistes et putschistes à Bujumbura, essentiellement autour de la très stratégique Radio et Télévision nationale burundaise (RNTB), le numéro deux des putschistes avait annoncé l’échec du mouvement.

Tôt vendredi, plusieurs meneurs du mouvement se sont ensuite rendus – on reste cependant sans nouvelles de leur chef, le général Niyombare – et Pierre Nkuzunziza était revenu dans l’après-midi à Bujumbura.

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