« Depuis le mois de mai, on a vu une augmentation assez importante du nombre de migrants d’origine érythréenne arrivés sur le Calaisis, de majeurs comme de mineurs : plus de 60% des migrants sont d’origine érythréenne », indique à l’AFP Jean-François Roger, de France Terre d’asile.
« Le conflit libyen a un peu libéré les flux et aujourd’hui le passage par la Libye se fait de façon beaucoup plus intensive qu’il y a quelques mois, et les Erythréens nous disent à 95% être passés par la Libye », explique-t-il.
Les Erythréens de Calais veulent très souvent rejoindre en Grande-Bretagne un membre de leur famille qui a déjà obtenu le statut de réfugié, est en cours de demande d’asile ou est de nationalité britannique, souligne Jean-François Roger.
« Ils pourraient bénéficier des procédures légales pour retrouver leur famille mais ils préfèrent la procédure plus rapide qui est la procédure de passage clandestinement », souligne-t-il.
La réadmission des migrants érythréens dans leur pays, une dictature qui compte près de 6 millions d’habitants, située entre l’Ethiopie et le Soudan, est impossible, précise Jean-François Roger.
Les migrants arrivés à Calais fuient notamment l’enrôlement militaire forcé, obligatoire pour les garçons et les filles à l’âge de 16 ans et d’une durée indéterminée. « Celui qui refuse risque d’être emprisonné et torturé », souligne Jean-François Roger, qui dirige le centre d’accueil pour mineurs isolés de Saint-Omer (Pas-de-Calais), dont la moitié des usagers sont d’origine érythréenne.
Près de 4. 000 Erythréens fuient leur pays chaque mois pour échapper à la dictature et la répression brutale dans leur pays, s’était alarmée en juin la rapporteuse spéciale des Nations unies pour l’Erythrée Sheila Keetharuth.