Politique

Nigeria: le Mend affirme avoir détruit d’importants oléoducs dans le sud

Un des principaux groupes armés opérant dans le sud pétrolifère du Nigeria, le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (Mend), a affirmé avoir détruit plusieurs importants oléoducs lundi matin.

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Mis à jour le 25 mai 2009 à 10:05

Nigeria: le Mend affirme avoir détruit d’importants oléoducs dans le sud © AFP

« Des combattants du Mend ont détruit des tronçons importants de pipelines pour entraîner l’assèchement de l’approvisionnement du réservoir de stockage de Chevron dans le Delta », a indiqué le groupe dans un e-mail aux médias.

Le Mend a ajouté que les lieux d’approvisionnement touchés concernaient « Chevron (à Alero creek), Otunana, Abiteye, Makaraba et Dibi ».

Chevron n’a pas commenté dans l’immédiat ces affirmations.

Le Mend, qui affirme se battre pour les populations misérables du delta du Niger, a également réitéré ses menaces visant à vouloir bloquer totalement les exportations de pétrole.

Au cours des dix derniers jours, l’armée a mené des opérations de ratissage dans l’Etat de Delta. Des médias locaux avaient rapporté que des centaines d’habitants avaient fui la principale zone ciblée par l’armée jusqu’à présent, Gbaramatu Kingdom, accusant les forces armées de mener des bombardements à l’aveugle et d’incendier des maisons.

La force spéciale militaro-policière, la Joint Task Force (JTF), déployée dans la région, a déclaré de son côté qu’elle menait uniquement des opérations d’encerclement pour rechercher des militants du Mend et les lieux où ils retiennent leurs otages.

« La Joint Task Force pourchasse des ombres depuis deux semaines et n’a enregistré aucun succès militaire. Nous allons continuer notre stratégie du chat et de la souris avec eux tant que les exportations de pétrole ne cesseront pas », a menacé le Mend.

Le Mend a annoncé une « guerre totale » la semaine dernière suite à des affrontements avec l’armée. Le Mend et la JTF s’accusent mutuellement d’avoir déclenché la dernière vague d’attaques.

La zone la plus touchée, Gbaramatu Kingdom, n’est accessible que par bateau par les habitants de Warri, la plus grande ville située à proximité, mais le trafic fluvial a été interrompu par l’armée dans la région.

Le delta du Niger, région d’où le Nigeria tire 95% de ses devises, est secoué depuis 2006 par de multiples sabotages d’oléoducs, attaques de navires et enlèvements d’employés locaux et étrangers du secteur pétrolier.

La production de brut nigérian a chuté à environ 1,76 million de barils par jour en avril, selon les derniers chiffres de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), contre 2,6 millions en 2006.