Lors de cet entretien de cinq minutes, les deux otages ont précisé qu’ils ne pouvaient répondre à certaines questions et semblaient lire ou réciter un texte, peut-être sous la contrainte.
Cette interview a été réalisée dimanche après plusieurs semaines de tentatives du correspondant de l’AFP à Mogadiscio d’entrer en contact avec les otages. Bien qu’aucune identification formelle des deux journalistes n’ait pu être réalisée pendant cet entretien, leur manière de s’exprimer ne laisse pratiquement aucun doute sur leur identité.
« Je suis malade depuis plusieurs mois. A moins que mon gouvernement, le peuple canadien, toute ma famille et mes amis puissent réunir un million de dollars, je mourrai ici, c’est certain. J’appelle mon gouvernement à venir en aide à ma famille et à payer ma rançon », a déclaré Amanda Lindhout, en larmes.
La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Brennan ont été enlevés le 23 août par des inconnus armés sur la route reliant Mogadiscio à Afgoye, 25 km plus à l’ouest, où ils avaient l’intention de visiter des camps de déplacés.
Egalement pris en otages avec eux, un journaliste somalien et deux chauffeurs ont été libérés en janvier.
« Je suis menotté depuis quatre mois (. . . ) Ma santé est très précaire et se détériore rapidement en raison d’une forte fièvre. J’implore mon gouvernement de m’aider en tant que citoyen australien (. . . ) », a pour sa part déclaré Nigel Brennan, demandant également le versement d’une rançon.
De son côté, l’homme se présentant comme l’intermédiaire des ravisseurs, un certain « Adan Nur » a prévenu: « Quiconque se préoccupant de leur situation devrait aider à leur libération, sinon ils souffriront encore plus ».