« La Somalie est envahie par des combattants étrangers qui ont pour principal objectif de faire ressembler le pays à l’Afghanistan et à l’Irak », a accusé le président, ajoutant: « nous appelons la communauté internationale et le peuple somalien à nous aider à les combattre ».
Le 7 mai, les insurgés ont lancé à Mogadiscio une offensive sans précédent, menée par la milice « Hezb al-Islamiya » du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, et les islamistes radicaux des shebab, pour renverser le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.
Les shebab ont pour la première fois admis le 12 mai que des combattants étrangers étaient engagés à leurs côtés dans les combats.
Selon le président, des « combattants de la liberté » s’opposent toutefois à ces jihadistes et à leurs soutiens somaliens.
« Nous nous félicitons des efforts des combattants de la liberté somaliens dans certaines régions pour se battre contre les coupables (ndlr: les insurgés) et les combattants étrangers qu’ils ont fait venir dans le pays », a-t-il commenté.
Le journal britannique The Times citait, dans son édition de samedi, des responsables de la sécurité affirmant que plus de 290 Britanniques, Américains, Canadiens, Pakistanais, Afghans et Saoudiens étaient arrivés en Somalie ces dernières semaines.
L’offensive des insurgés islamistes a coûté la vie à plus de 200 personnes – en grande majorité des civils – en deux semaines de combats à Mogadiscio, selon le gouvernement somalien, dont les forces ont bloqué leur avancée.
Les forces gouvernementales ont lancé vendredi une contre-offensive contre les positions des insurgés qui, outre le départ du président, réclament le retrait de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom), déployée dans la capitale depuis mars 2007.
L’Amisom compte 4. 300 soldats ougandais et burundais qui sont régulièrement la cible des insurgés.
Selon des officiers de l’Amisom rencontrés par l’AFP, la contre-offensive a permis de reprendre du terrain. Mais, après quelques heures, les gouvernementaux ont dû quitter les positions, faute d’approvisionnement.
La Somalie est en guerre civile depuis 1991 et des années de combats ont réduit la capitale à l’état de ruines.
Les derniers combats ont contraint 57. 000 habitants de la ville de fuir leur logement, selon le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).