Le contrat Pékin-Kinshasa, annoncé en 2007, prévoit un prêt chinois d’environ 9 milliards de dollars (mds USD) à la RDC, dont six pour développer les infrastructures et trois pour relancer le secteur minier. Ce prêt est partiellement remboursable en titres miniers.
« La difficulté est que certains éléments du contrat, et notamment la garantie qui est demandée sur la partie minière », sont vus par les bailleurs de fonds « comme une augmentation de la dette » de la RDC forte déjà de quelque 11 mds USD, a déclaré le patron du Fonds monétaire international lors d’une conférence de presse, concluant deux jours de visite en RDC.
« S’engager dans ce contrat et renoncer à l’allègement de la dette » ou « prendre l’allègement et renoncer au contrat » est « une alternative absurde. Ce qu’il faut c’est et les contrats et l’allègement de la dette. La RDC a besoin des deux », a-t-il souligné.
« Il faut trouver des modalités techniques à proposer aux partenaires chinois (. . . ) qui leur fournissent la garantie dont ils ont besoin, mais peut-être une forme de garantie qui n’interviendrait pas dans le calcul de la dette, et qui donc ne rendrait pas impossible l’allègement », a expliqué M. Strauss-Kahn.
L’accord Kinshasa-Pékin comprend la réhabilitation ou construction de plus de 6. 000 km de routes, plus de 3. 000 km de voies de chemin de fer, deux barrages, des hôpitaux, logements et écoles à travers le pays, ravagé par des années de guerre.
« Une solution satisfaisante » pourrait être trouvée « à très court terme, peut-être, sinon à un tout petit plus long terme », a estimé M. Strauss-Kahn, selon lequel la valeur actuelle de l’allègement représente 3 mds USD.
« Le gouvernement a déjà commencé à discuter avec nos amis chinois pour des réajustements possibles, de manière à rendre compatibles ce contrat avec les conditionnalités du FMI et des bailleurs bilatéraux », a assuré le Premier ministre congolais Adolphe Muzito, aux côtés du directeur du FMI.
La conclusion avec Kinshasa d’un nouveau programme triennal appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) reste également soumis par la FMI à la révision de l’accord sino-congolais.
Pour M. Strauss-Kahn, la RDC est « l’un des pays les plus touchés d’Afrique » par la crise financière. Il a rappelé que le FMI avait approuvé en mars le versement urgent de 195,5 millions de dollars.
Après 8,2% en 2008, la croissance congolaise pour 2009 « est estimée à 2,7%, bien en dessous des niveaux d’avant-crise », a-t-il précisé.