Politique

Deux journalistes de France 24 retenus à l’aéroport de Libreville

Deux journalistes de la télévision française France 24, munis de visas, sont retenus depuis lundi soir à l’aéroport de Libreville faute d’accréditation du ministère de la Communication, a appris l’AFP mardi auprès des journalistes et des autorités.

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Mis à jour le 26 mai 2009 à 18:27

Deux journalistes de France 24 retenus à l’aéroport de Libreville © AFP

En attendant qu’on statue sur leur sort, les deux journalistes ont passé la nuit de lundi à mardi et la journée de mardi dans une zone d’attente de l’aéroport, dormant sur les chaises.

« Nous avons demandé et obtenu un visa auprès de l’ambassade du Gabon à Kinshasa. Dans cette demande de visa, nous précisions que nous étions journalistes et l’ambassade nous a délivré le visa en toute connaissance de cause », a affirmé à l’AFP Arnaud Zajtman, retenu avec sa collègue Marlène Rabaud.

Les deux journalistes composent l’équipe de France 24 basée à Kinshasa.

A leur arrivée en provenance de Brazzaville lundi vers 19H00 locales (18H00 GMT), ils ont été interdits d’entrée sur le territoire gabonais.

Le ministère de la Communication a confirmé à l’AFP leur présence à l’aéroport, tout en précisant dans un communiqué diffusé mardi que tout journaliste désirant travailler au Gabon doit lui en faire la demande.

Cette demande doit préciser « le sujet de tournage, les noms et prénoms des membres de l’équipe, la durée et l’obtention de l’accord écrit du ministre ».

L’équipe de France 24 ne dispose pas de cette accréditation qui ne leur a pas été demandée à l’ambassade du Gabon à Kinshasa.

Le Conseil national de la Communication (CNC) gabonais avait critiqué samedi le traitement de l’information par les médias français sur l’hospitalisation du président Omar Bongo Ondimba. Le Conseil avait accusé France 24 ainsi que LCI, I-Télé et Radio France Internationale (RFI) « d’acharnement (. . . ) contre la personne du Président (. . . ) en diffusant des informations non officielles et alarmistes sur son état de santé ».

Albert Ripamonti, directeur adjoint de la rédaction de France 24, avait répondu que la chaîne « a bien veillé à respecter un équilibre, entre des informations qui laissent entendre que le président Omar Bongo serait dans un état de santé inquiétant, et celles données par les autorités gabonaises, qui disent qu’il s’agit d’un simple bilan de santé. « 

La présidence gabonaise avait assuré le 21 mai que le président effectue, dans une clinique de Barcelone, un « bilan de santé » et suit « des soins appropriés afin d’être au mieux de sa forme pour regagner le Gabon et reprendre au plus vite ses activités ».

Toutefois, selon deux sources informées suivant de près la situation et s’exprimant sous couvert de l’anonymat, le doyen des chefs d’Etat africains se trouverait dans un état grave.