Politique

Somalie: l’ONU autorise le maintien de l’Amisom

Le Conseil de sécurité a autorisé mardi la prorogation du mandat de la mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) et une aide logistique onusienne à cette mission, différant de nouveau l’éventuelle décision de déployer une force de l’ONU pour la remplacer.

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Mis à jour le 26 mai 2009 à 19:12

Somalie: l’ONU autorise le maintien de l’Amisom © AFP

Le Conseil a adopté à l’unanimité une résolution, numérotée 1872, dans laquelle il « autorise les Etats membres de l’Union africaine (UA) à maintenir l’Amisom jusqu’au 31 janvier 2010 » en Somalie, pays où la guerre civile fait rage depuis 1991 et dont la capitale est un champ de bataille.

Il demande au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de « continuer à fournir un ensemble d’appui logistique à l’Amisom comprenant du matériel et des services », jusqu’à la même date.

L’ambassadeur britannique John Sawers a indiqué à la presse que ce soutien logistique serait de 200 à 300 millions de dollars.

Le Conseil prie M. Ban de mettre en oeuvre l’approche prudente, en trois phases, qu’il avait recommandée dans un rapport le 22 avril, pour une possible relève de l’Amisom par une force de l’ONU.

La première phase doit consister pour l’ONU à maintenir son engagement actuel, approuvé dans la résolution 1863 du Conseil de sécurité du 16 janvier: Appui à l’Amisom, à l’édification d’institutions sécuritaires somaliennes, au processus politique et aux activités humanitaires.

Après plusieurs mois et si les conditions de sécurité le permettent, une 2e phase serait engagée, où l’ONU aurait une « empreinte légère » à Mogadiscio, réinstallant son Bureau politique pour la Somalie (Unpos) pour l’aide au processus politique, ainsi que les structures d’appui de l’ONU à l’Amisom pour superviser l’aide humanitaire et les projets de relèvement et développement.

Ces deux phases transitoires permettraient d’évaluer les progrès de l’action du gouvernement fédéral de transition (GFT) somalien en faveur de la sécurité et de la mise en place de ses propres institutions de sécurité, et de jauger l’acceptabilité d’une présence des Nations unies à Mogadiscio.

Le Conseil de sécurité déciderait alors éventuellement du passage à une 3e phase, qui verrait la mise en place d’une opération de maintien de la paix de l’ONU avec 22. 500 militaires appuyés par une composante navale.

Le chef de l’ONU fondait son rapport sur le constat que les conditions de sécurité en Somalie ne permettent pas actuellement d’y déployer une opération de maintien de la paix.

L’ONU avait échoué dans une tentative de ramener la paix dans le pays dans les années 90.

La résolution 1872 demande aux parties somaliennes de respecter l’accord de Djibouti conclu entre le GFT et des groupes islamistes modérés mais rejeté par les islamistes radicaux.

Le 7 mai, les insurgés ont lancé à Mogadiscio une offensive sans précédent, menée par la milice « Hezb al-Islamiya » du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, et les islamistes radicaux des shebab, pour renverser le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.

Les shebab ont admis le 12 mai pour la première fois que des combattants étrangers étaient engagés à leurs côtés.