« A travers la signature du protocole d’accord tripartite portant instauration d’une accalmie sociale de 30 mois (. . . ), le gouvernement et les partenaires sociaux se donnent les moyens d’une action concertée dans un climat apaisé », a déclaré au cours de la cérémonie le Premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, dans un discours transmis à l’AFP par son cabinet.
Selon ce cabinet, cette trêve sociale avec effet immédiat participe d’un dialogue social prôné par le président, dans un contexte de crise économique et financière mondiale.
« La situation économique et financière du moment est difficile, pas seulement au Gabon, mais aussi dans les autres pays, même ceux dont les économies sont plus fortes. (. . . ) Les engagements que nous venons de prendre nous demandent un grand sens des responsabilités les uns vis-à-vis des autres et tous vis-à-vis de la Nation », a affirmé M. Eyéghé Ndong.
L’accord n’a cependant pas été paraphé par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) et le Syndicat national des enseignants du supérieur et chercheurs (SNEC), les deux plus importantes organisations syndicales du secteur de l’éducation, en grève, selon le cabinet du Premier ministre et des responsables de ces syndicats joints par l’AFP.
« Nous ne sommes pas concernés, la Conasysed ne s'(y) reconnaît pas. Notre mouvement continue », a déclaré Alain Mouagouadi, responsable de la Conasysed qui rassemble huit organisations syndicales.
La grève, largement suivie selon lui, a été déclenchée lundi à l’appel de la Conasysed qui réclame l’application d’accords sur le paiement de primes d’ »incitation à la fonction enseignante » et des rappels sur leurs salaires.
Le gouvernement a ordonné le paiement des primes, qui a débuté mercredi avec des couacs, a reconnu le ministre de l’Education, Michel Menga, à la télévision publique RTG1.
Les enseignants du primaire et du secondaire avaient déjà observé trois mois de grève fin 2008 et début 2008, ce qui a poussé les autorités à étaler les cours jusqu’en août pour pouvoir boucler le programme scolaire.
« Nous sommes en grève (depuis le 11 mai) et nous poursuivons notre mouvement. Le SNEC n’a pas signé ce document (d’accalmie sociale) », a de son côté affirmé Jean-Rémy Yama, président du syndicat.
La grève est suivie à 80% dans le pays, selon le SNEC qui revendique l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur.