La cour d’appel de Versailles, près de Paris, a également ordonné la levée du mandat d’arrêt international contre M. Souleiman, le procureur de Djibouti, et M. Saïd, le chef des services secrets.
En première instance, le tribunal correctionnel de Versailles avait condamné M. Souleiman à 18 mois et M. Saïd à un an de prison ferme pour « subornation de témoins ».
Djama Souleiman et Hassad Saïd étaient accusés d’avoir fait pression sur deux témoins clefs du dossier Borrel dans le but d’annuler ou de discréditer un témoignage mettant en cause l’actuel président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, comme le possible commanditaire du meurtre du juge français.
M. Souleiman était accusé d’avoir soudoyé un ex-membre de la garde présidentielle djiboutienne, Mohamed Saleh Alhoumekani, exilé en Belgique.
Ce dernier a affirmé avoir entendu, le jour de la mort du juge, cinq hommes rendre compte à Ismaël Omar Guelleh, alors directeur de cabinet du président, de la mort du « juge fouineur ».
Le chef des services secrets était, lui, accusé d’avoir soudoyé Ali Iftin, l’ex-chef de la garde présidentielle, pour qu’il rédige chez un notaire en janvier 2000 une attestation discréditant le témoignage de M. Alhoumekani.
Le corps du juge Bernard Borrel avait été retrouvé en 1995 à moitié carbonisé dans un ravin à Djibouti. La justice djiboutienne avait conclu au suicide. La thèse a longtemps été privilégiée par la justice française qui a ensuite retenu celle du meurtre.
L’affaire Borrel a empoisonné pendant des années les relations entre Paris et son ex-colonie, où la France dispose de sa plus importante base militaire à l’étranger avec près de 3. 000 hommes.