Les négociations avaient essentiellement porté jeudi, jusqu’en fin de soirée, sur un éventuel report de l’élection présidentielle controversée qui doit être organisée la semaine prochaine, dix mois après le coup d’Etat militaire du 6 août. Les opposants au putsch réclament un tel report.
« Il est prévu que les délégations réagissent au document qui leur a été donné hier », a déclaré à l’AFP le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit.
Le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, l’ambassadrice des Etats-Unis, Marcia S. Bernicat, l’ambassadeur de France, Jean-Christophe Rufin, ou encore le chef de délégation de la Commission de l’Union européenne à Dakar, Gilles Hervio, participaient également à la réunion.
Trois délégations représentent les grands « pôles » de la crise mauritanienne: celui du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi destitué le 6 août, celui du dirigeant du principal parti d’opposition, Ahmed Ould Daddah, et celui du meneur du putsch, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte qui brigue la présidence.
Le général Aziz, désormais à la tête d’un parti pro-putsch, est donné vainqueur du scrutin du 6 juin, boycotté par l’opposition. Il n’affronte que trois candidats de moindre poids qui n’avaient pas condamné la prise du pouvoir par l’armée.
Yedali Ould Cheikh, au nom du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, avait jugé jeudi soir que « sur les questions de la suspension de l’agenda unilatéral et de la campagne électorale, la partie qui représente le général Aziz (continuait) de s’entêter malheureusement ».
Le directeur de campagne du général Aziz, Sidi Ahmed Ould Rais, avait quant à lui assuré: « Nous sommes disposés à reporter la présidentielle si nous avons des assurances que l’opposition va se présenter ».