Peu après à 05H30, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a annoncé aux journalistes présents que ces négociations à huis clos étaient « suspendues jusqu’à 11H00 » samedi.
« S’il y avait 10 obstacles, on a dépassé les sept ou huit. On progresse » a assuré M. Gadio. « Nous avançons vers un accord » a déclaré de son côté l’émissaire mauritanien du Front national pour la défense de la démocratie (coalition de partis anti-putsch), Mohamed Ould Moloud.
Les intenses tractations engagées jeudi à Dakar pourraient entraîner un report du scrutin présidentiel prévu le 6 juin, dix mois après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Trois délégations mauritaniennes représentent à Dakar les grands « pôles » de la crise politique: celui du président déchu, celui du dirigeant du principal parti d’opposition, Ahmed Ould Daddah, et celui du meneur du putsch, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte qui brigue la présidence.
Le général Aziz, qui a récemment pris la tête d’un grand parti pro-putsch, est donné vainqueur du scrutin du 6 juin, boycotté par l’opposition. Il n’affrontera que trois candidats de moindre poids qui n’avaient pas condamné la prise du pouvoir par l’armée.
Parmi les représentants de la communauté internationale qui ont veillé toute la nuit figurent le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, ou encore l’ambassadeur de France à Dakar, Jean-Christophe Rufin.