Politique

Nigeria : l’armée détruit un camp des rebelles dans le Sud du pays

Les forces armées nigérianes ont annoncé dimanche avoir détruit un camp des rebelles dans l’Etat de Rivers (sud) dans le cadre de leurs opérations visant à mettre un terme aux violences et prises d’otages dans cette région riche en pétrole.

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Mis à jour le 31 mai 2009 à 23:33

Nigeria : l’armée détruit un camp des rebelles dans le Sud du pays © AFP

« Les troupes de la force commune armée-police (JTF, une unité spéciale opérant dans la région) ont localisé un camp de militants situé près de la crique de Buguma dans l’Etat de Rivers après des échanges de tirs soutenus avec ces militants », a déclaré le porte-parole de l’armée, le colonel Rabe Abubakar, dans un courrier électronique adressé à l’AFP.

« Les troupes de la JTF ont essuyé des tirs venant du camp des militants au cours de la nuit » et « il n’y a pas eu d’autre choix que de localiser et de détruire le camp », a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que les forces armées avaient pour objectif de se débarrasser « des criminels » qui créent « des tensions sans raison » et propagent la « peur dans la région ».

Les forces armées ont également découvert des armes et des munitions au cours de cette opération, a précisé le porte-parole.

Le Mend a démenti dimanche soir qu’une offensive ait été déclenchée contre son camp à Buguma.

« Le chef d’un petit groupe de combattants (qui évolue) autour de la crique de Buguma dans l’Etat de Rivers, Egbele, a confirmé qu’il n’y avait pas eu d’attaque contre son camp contrairement à ce qu’ont affirmé les troupes de la JTF », a déclaré l’organisation rebelle dans un communiqué.

Selon Egbele, les militaires veulent en réalité obtenir sa coopération « en donnant l’impression que son camp a été conquis », a ajouté le Mend.

Plusieurs camps dirigés par des militants armés ont été détruits depuis le 13 mai, date à laquelle les forces fédérales ont déclenché leur offensive contre les combattants du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend).

Le Mend, qui affirme se battre pour les populations misérables du delta du Niger en vue d’un meilleur partage des richesses, s’est taillé une notoriété avec ses multiples prises d’otages de ressortissants étrangers travaillant dans le secteur pétrolier.

Cette région, d’où le Nigeria tire 95% de ses devises, est secouée depuis 2006 par de multiples sabotages d’oléoducs, attaques de navires et enlèvements d’employés locaux et étrangers du secteur pétrolier.

La production de brut nigérian a chuté à environ 1,76 million de barils par jour en avril, selon les derniers chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), contre 2,6 millions en 2006.