Plus de vingt ans après l’assassinat de l’avocat algérien dans le centre de Paris, cette affaire avait connu un rebondissement avec l’interpellation à Marseille, le 14 août 2008, de Mohamed Ziane Hasseni, chef du protocole du ministère des Affaires étrangères algérien.
Visé par un mandat d’arrêt international, M. Hasseni était désigné par un ancien officier des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, réfugié en Allemagne, comme le commanditaire de l’assassinat de Mecili, avocat de 47 ans exilé en France depuis 1965.
Un ordre de mission trouvé lors d’une perquisition chez le tueur présumé, Abdelmalek Amellou, était signé d’un certain capitaine Rachid Hassani, supposé être le commanditaire de l’assassinat.
Samraoui prétendait que ce capitaine Hassani n’était autre que M. Hasseni. Le diplomate avait été mis en examen pour complicité d’assassinat et placé sous un contrôle judiciaire qui a un temps imposé de rester en France.
Cette mise en examen de Hasseni, qui affirme depuis le début être victime d’une homonymie, avait provoqué l’ire d’Alger, « indigné » par le sort réservé à son diplomate.
Le 4 juin, les deux hommes ont été confrontés durant toute une journée par visio-conférence, M. Hasseni se trouvant dans le cabinet du juge d’instruction Alain Philibeaux et M. Samraoui en Allemagne, où il a obtenu l’asile politique en 1996.
« Cela s’est plutôt bien passé, M. Samraoui a particulièrement nuancé ses accusations », a indiqué à l’AFP l’avocat de M. Hasseni, Me Jean-Louis Pelletier.
« Cette confrontation, au cours de laquelle les deux hommes ont pu s’exprimer librement même si elle s’est passée par l’intermédiaire d’un écran de télévision, est venue conforter les éléments biographiques que nous avons fournis depuis plusieurs mois et qui montrent que M. Hasseni n’est pas la bonne personne », a fait valoir l’avocat.
L’avocat de la famille Mecili, Me Antoine Comte, qui a assisté à la confrontation, a lui aussi noté que M. Samraoui avait « pas mal reculé dans ses certitudes ».
« Il est moins affirmatif quant à la participation de M. Hasseni, il a quelques doutes », note Me Comte. Celui-ci relève toutefois que M. Samraoui a envoyé au juge, avant la confrontation, une lettre faisant état de « menaces » s’il ne se rétractait pas. Il disposerait également d’enregistrements de menaces reçues par téléphone.
« Je suis obligé de mettre en parallèle ce revirement et ces tentatives d’intimidation présumées, peut-être issues des services algériens », explique M. Comte.
L’avocat de la veuve d’Ali Mecili admet cependant que l’évolution des déclarations de Samraoui est de nature à « déboucher, peut-être, sur une modification de la situation de Hasseni ».
Me Pelletier pourrait d’ailleurs déposer dans les prochaines semaines une « requête aux fins de non-lieu » concernant son client.