Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend) affirme dans un communiqué s’en être pris dans la nuit à la station de pompage d’Abiteye, dans l’Etat de Delta (région du delta du Niger, sud), « ce qui a résulté en un énorme incendie qui consume l’installation tout entière ».
Peu après, dans un deuxième communiqué, le Mend a annoncé avoir aussi « détruit à l’aide d’explosifs » d’autres parties du site d’Abiteye, « Jacket 1 & 11 », au cours de la nuit.
Depuis le mois de mai, le groupe armé a multiplié les revendications de sabotage contre Chevron entraînant, selon la compagnie, une chute de sa production d’environ 100. 000 barils de pétrole par jour.
Après avoir revendiqué fin mai la destruction de tronçons d’oléoducs de Chevron, le Mend a annoncé depuis une semaine, à un rythme quasi quotidien, des attaques de différents sites du géant américain dans l’Etat du Delta.
Interrogé dimanche sur les raisons de cet acharnement apparent, le Mend, qui a annoncé le 7 mai le lancement d’une « guerre du pétrole » après plusieurs semaines de heurts avec l’armée a simplement indiqué que « Chevron se (trouvait) être présent sur le principal théâtre d’opérations de la guerre ».
Dans son communiqué lundi, le Mend met également en garde la Fédération internationale de football (Fifa) contre les risques liés à l’organisation par le Nigeria du Mondial des moins de 17 ans, d’octobre à novembre 2009. Le pays, qui doit en être l’hôte, a prévu que des matches se joueraient dans le delta du Niger.
Le Mend réitère aussi son ambition d’anéantir totalement l’industrie pétrolière du Nigeria, un secteur clé pour le pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et affirme qu’il s’en prendra aux infrastructures pétrolières dans chaque Etat de la région du delta du Niger avant de s’attaquer aux installations off-shore.
Le groupe armé qui multiplie depuis 2006 sabotages d’infrastructures et enlèvements d’employés du secteur pétrolier affirme agir au nom des populations locales pauvres et pour une meilleure répartition des richesses.
Les forces de l’ordre ont lancé en mai une vaste offensive pour « chasser » les groupes armés du delta du Niger, région d’où le Nigeria tire plus de 90% de ses devises.
Les violences qui secouent le delta depuis plus de trois ans ont fait chuter la production de brut nigérian à quelque 1,8 million de barils par jour en mai, selon les derniers chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), contre 2,6 millions de b/j en 2006.