M. Siwé va se « pourvoir en cassation », a déclaré Me Anatole Ayissi, précisant que le jugement en appel avait été prononcé jeudi par la cour d’appel de Douala (sud).
Patron du PAD pendant près de sept ans avant d’être nommé ministre de l’Eau et de l’Energie en 2004, M. Siwé a été reconnu coupable d’avoir détourné avec douze autres personnes près de 35 milliards de francs CFA (53 millions d’euros), selon Me Ayissi.
Fin 2007, l’ancien ministre avait été condamné en première instance à 30 ans de prison et avait aussitôt fait appel.
La cour d’appel a également contraint M. Siwé à « verser à titre personnel 12 milliards de FCFA (18 millions d’euros) » de dommages et intérêts au PAD, a précisé l’avocat.
Douze autres personnes, y compris celles qui avaient été acquittées lors du premier procès, ont écopé pour la même affaire de peines allant de 15 ans de prison ferme à l?emprisonnement à vie.
L?ex-patron du conseil d?administration du PAD et ancien député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), Edouard Etondé Ekoto, a ainsi vu sa condamnation à 15 ans de prison ferme maintenue par la cour.
M. Siwé fait partie des premières personnalités jugées dans le cadre de l’opération de lutte contre la corruption « Epervier ».
Cette opération, lancée par le gouvernement en 2004 sous la pression des bailleurs de fonds, a déjà abouti à l?arrestation de plusieurs personnalités. Certaines attendent toujours d?être jugées, plus d?un an après leur mise en détention préventive.
C?est le cas des anciens ministres Polycarpe Abah Abah et Urbain Olanguena Awono, tous deux inculpés et écroués en avril 2008 pour « détournements de fonds publics », ainsi que de l’ex-secrétaire général de la présidence Jean-Marie Atangana Mebara, incarcéré en août 2008.