« Il est bien possible que le jour du scrutin il y ait une indifférence de la population à cause de l’insécurité qui sévit dans le pays. Cela peut avoir des effets négatifs sur le déroulement normal » de l’élection, a souligné Johan Van Hecke lors d’un point de presse.
Arrivé vendredi à Bissau, il a conduit depuis 2000 toutes les missions des observateurs de l’UE aux élections dans ce petit pays pauvre et instable d’Afrique de l’Ouest.
« Les prisons arbitraires, les assassinats d’hommes politiques, les nombreuses violations des droits de l’Homme enregistrées compromettent la stabilité institutionnelle et créent un climat de peur qui pourrait affecter sérieusement le déroulement normal des élections », a-t-il indiqué.
Le chef de la mission a par ailleurs indiqué que l’UE allait tout de même envoyer une vingtaine d’oservateurs pour la supervision des scrutins.
Le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior, préoccupé par la situation, a souligné dans un communiqué à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire, la nécessité « urgente » de restructurer les deux ministères en charge des secteurs de la défense et de la sécurité.
« Il est impératif de faire une restructuration au ministère de l’Intérieur et à celui de la Défense à cause des événements tragiques du 5 juin et du climat d’insécurité qui en découle », a-t-il ajouté.
La date du 28 juin a été maintenue pour la présidentielle en dépit des assassinats le 5 juin par des militaires du ministre de l’Administration territoriale et candidat Baciro Dabo et de l’ex-ministre de la Défense Helder Proença.
Ces assassinats intervenaient trois mois après ceux du président Joao Bernardo Vieira et du chef d’Etat major des armées, Batista Tagmé Na Waïe.