Politique

Ouganda: un journaliste accusé de trahison

Un journaliste ougandais suspecté d’être lié à un mouvement rebelle, Patrick Otim, a été mis en accusation pour trahison et écroué, a annoncé mercredi son avocat à l’AFP.

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Mis à jour le 17 juin 2009 à 11:54

Ouganda: un journaliste accusé de trahison © AFP

Journaliste de la radio publique Mega FM basée à Gulu, une ville du nord de l’Ouganda, il est accusé par les militaires de comploter afin de lancer une rébellion armée contre le gouvernement.

Selon son avocat, Me Ladislas Rwakafuzi, Otim a comparu mardi devant un tribunal à Kampala sans avoir pu répondre à l’accusation de trahison.

« Nous n’avons pas eu une chance de revoir l’accusation » a-t-il dit. « Nous pensons qu’il s’agit d’une chasse aux sorcières en raison de son travail ».

Otim a été arrêté le 13 mai et tenu à l’écart de sa famille et de son avocat pendant plus d’un mois selon le syndicat des journalistes ougandais.

Devant le tribunal mardi il a été mis en accusation avec dix autres personnes accusées de comploter et et d’avoir participé à un camp d’entrainement dans le parc national de Murchison Falls.

Après son arrestation, le porte-parole de l’armée, le commandant Felix Kulayigye, avait dans un communiqué affirmé que M. Otim travaillait à l’établissement d’un nouveau groupe rebelle.

L’armée aurait saisi dans le camp d’entraînement des pistolets, des grenades et du matériel de communication, selon le porte-parole, ajoutant que la formation d’un nouveau groupe rebelle impliquait des hommes politiques installés à Gulu.

Le nord de l’Ouganda a été le foyer de plusieurs rébellions contre le régime, dont les leaders sont majoritairement issus de l’ouest. La plupart de ces groupes ont été défaits par Kampala au début des années 90.

Tristement célèbre pour ses atrocités sur les civils, l’Armée de résistance du seigneur (LRA), de Joseph Kony a déstabilisé le nord pendant 20 ans, dans un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes. La LRA s’est depuis retirée vers la République démocratique du Congo (RDC).