Cette offensive a eu lieu un peu plus de deux semaines après l’assassinat d’un otage britannique, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.
« Lorsque nos troupes ont pris possession de la base des combattants islamistes, nous avons compté 26 éléments ennemis tués. Certains étaient même enterrés dans une fosse commune par les salafistes qui ont pris la fuite », a affirmé à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, une source sécuritaire dans le nord.
L’opération a été menée dans l’extrême nord du Mali, à la frontière avec l’Algérie, sur le territoire de la localité de Garn-Akassa située à l’ouest de l’oasis de Tessalit, selon cette source sécuritaire.
Une source indépendante, également jointe par téléphone dans le nord, a de son côté déclaré: « C’est sûr que des Maliens en armes ont pris le contrôle d’un périmètre jusque là considéré comme une zone d’action des salafistes. Mais les bilans qui nous parviennent pour le moment font état de 16 morts ».
Cette source indépendante a plus tard précisé : « Il a été retrouvé sur le terrain une fosse commune où les salafistes ont enterré une quinzaine de leurs combattants tués, avant de prendre la fuite. Par ailleurs, un véhicule de l’armée malienne a sauté sur une mine. Il y a eu quelques victimes ».
Un responsable au ministère de l’Intérieur avait annoncé, il y a deux semaines, qu’une « lutte sans merci » allait être menée « contre tous les groupes terroristes ».
Aqmi venait de revendiquer avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le Britannique Edwin Dyer, capturé en janvier au Niger voisin, en même temps que trois autres touristes. Un ressortissant suisse, Werner Greiner, reste actuellement aux mains des ravisseurs.
Selon une source sécuritaire, l’attaque de mardi a visé « le groupe d’Abdelhamid Abou Zeid, (l’émir) d’Al-Qaïda, qui a tué l’otage britannique ». Cet homme algérien avait été décrit comme « un islamiste violent et brutal » par un négociateur ayant tenté d’obtenir la libération des otages.
Mercredi, le ministère de la Défense a annoncé dans un communiqué: les forces armées « sont engagés dans des opérations militaires dans la bande sahélo-saharienne depuis le 10 juin ».
Il n’a pas précisé ce que recouvrait cette « bande sahélo-saharienne », qui peut correspondre à une très vaste zone incluant non seulement le nord du Mali mais également les pays voisins (Algérie, Niger, Mauritanie).
« Ces opérations se justifient par la fréquence de menaces (. . . ) croissantes dans cette zone et qui revêtent aujourd’hui un caractère transfrontalier portant notamment sur les entraves à la vie quotidienne des populations, des prise d’otages » a souligné le ministère.
Le communiqué a également présenté l’action de l’armée comme une réponse à « l’usage d’armes prohibées comme les mines terrestres et l’assassinat crapuleux dont fut victime récemment un officier des forces armées et de sécurité, le lieutenant-colonel Lamana Ould Mohamed Yéhia Ould Bou ».
L’officier avait été tué la semaine dernière à Tombouctou (nord-ouest) par des hommes qui pourraient appartenir à Aqmi.
La Défense n’a pas précisé le nombre de troupes engagées ni les moyens déployés sur le terrain. « Dans le désert, vous pouvez avoir tous les moyens et perdre une guerre », a fait valoir un officier interrogé à ce sujet par l’AFP. « C’est la connaissance du terrain qui est déterminante ».