Assis à côté du conducteur, Tom, un supporteur sud-africain, active l’option GPS sur son téléphone portable. Derrière, Leslie déplie la carte des alentours du stade de Pretoria distribuée aux passagers au départ de Johannesburg.
« Eh, ma soeur, où doit-on se garer ? », crie le chauffeur à une policière postée à un carrefour. « Aucune idée », lâche l’officier en gilet fluorescent.
« C’est le bordel », marmonne le compagnon de Leslie. « Le temps qu’on arrive, le match va être terminé ! », prévient Tom.
Sur la banquette arrière du minibus, où les ceintures de sécurité sont hors d’usage, un jeune tente de mettre de l’ambiance en soufflant dans son « vuvuzela », une longue trompette en plastique utilisée par les supporters sud-africains. Le chauffeur reprend la route en suivant des confrères tout aussi perdus.
Pour la Coupe des Confédérations, organisée en Afrique du Sud du 14 au 28 juin et considérée comme une répétition générale avant le Mondial-2010, un système de taxis collectifs gratuits, baptisé « Gauride », a été mis en place par la province du Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria, distantes d’environ 60 km.
Les jours de match, 3000 minibus font la navette pour les fans munis de billets entre des points de ralliement et les stades du Gauteng. Le slogan de ce mode de transport, prévu aussi pendant le Mondial: « Se déplacer avec fierté ».
Pressé par les passagers, le chauffeur improvise finalement un terminus sur un trottoir en terre battue d’où l’on aperçoit les projecteurs du stade.
Chacun note son numéro de téléphone portable pour retrouver sa trace à la fin du match. Après quinze minutes de marche dans des allées peu éclairées, les fans arrivent au stade, où le match USA-Italie a débuté depuis un quart d’heure.
Au retour, la situation est tout aussi chaotique. Le chauffeur a finalement trouvé le parking où il devait se garer. Mais quand Tom l’appelle, il est incapable de lui expliquer où il se trouve. Ni qu’il faut prendre un bus qui assure la navette entre le stade et le parking des taxis collectifs.
Ce système est « une bonne idée, mais il faut que les chauffeurs soient mieux formés. Ils nous ont déposés n’importe où. Imaginez des étrangers dans cette situation! », lance Leslie.
Les chauffeurs, qui travaillent principalement à Johannesburg, ont reçu une formation de trois jours, au cours de laquelle ils étaient censés faire un trajet de reconnaissance. Mais beaucoup disent n’avoir reçu que des indications verbales.
Le directeur des Transports pour 2010 dans le Gauteng, Sipho Mbele, reconnaît que le système a besoin d’être amélioré et rassure: « Des agents du Gauride vont être postés non loin des stades pour donner des indications aux chauffeurs ».
Depuis dimanche, 22. 000 personnes ont utilisé ce moyen de transport. Yvonne, 38 ans, a été déposée au bon endroit et à temps pour le match. « On a fait des économies d’essence. On n’a pas eu besoin de chercher une place de parking », se réjouit-elle.
Pour Jones, un autre fan, le transport gratuit pour la fête du foot, c’est même « comme un cadeau de Noël. «