Politique

Darfour: Khartoum n’est « pas sérieux » quant à la paix, selon la rébellion

Le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus actif des groupes rebelles du Darfour, a estimé samedi après des discussions avec des médiateurs qataris que le gouvernement soudanais n’était « pas sérieux » dans la poursuite de ses efforts de paix.

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Mis à jour le 20 juin 2009 à 14:30

Darfour: Khartoum n’est « pas sérieux » quant à la paix, selon la rébellion © AFP

« Le gouvernement n’est pas sérieux sur la question de la paix (. . . ) il n’a pas pris de décision stratégique pour aller dans le sens de la paix », a déclaré à l’AFP Aboubakr al-Kadi, le représentant du JEM à Doha, où des pourparlers ont eu lieu depuis mai sous l’égide du Qatar.

Le gouvernement « veut obtenir une chose des négociations de Doha: un cessez-le-feu pour pouvoir poursuivre ses autres objectifs au Soudan et au Darfour », a-t-il ajouté.

« Nous attendons maintenant du gouvernement qu’il tienne ses promesses en mettant en oeuvre ce qui a été conclu, notamment sur la question de l’échange des prisonniers et de la non ingérence dans (le travail) des groupes humanitaires », a dit M. Kadi.

Un haut responsable du JEM, Tahir el-Feki, a indiqué vendredi que les pourparlers de Doha avaient été suspendus pour deux mois en raison d’un important différend entre les parties.

Le JEM et le gouvernement soudanais avaient signé en février à Doha un « accord de confiance » prévoyant la libération de prisonniers et un dialogue continu ayant pour objectif l’organisation d’une conférence de paix sur le Darfour.

Le JEM souhaitait que Khartoum libère des prisonniers de guerre, mais les autorités soudanaises y étaient opposées, selon un des médiateurs qataris.

Le Soudan voulait lui un accord de cessez-le-feu, une demande rejetée par le JEM, selon ce même responsable.

Le Darfour, une vaste région de l’ouest du Soudan, est en proie depuis 2003 à un conflit complexe opposant une pléthore de groupes rebelles au gouvernement central de Khartoum. La guerre y a fait 300. 000 morts selon l’ONU, 10. 000 selon Khartoum, et 2,7 millions de déplacés.