Sékouba Konaté accepte un « Premier ministre de l’opposition »

Le président par interim de la Guinée a prononcé mercredi 6 décembre un discours très attendu devant les militaires de la junte au pouvoir et le peuple guinéen. Il a déclaré accepter l’idée d’un gouvernement d’union nationale dirigé par un membre de l’opposition. Et a tenu des propos rassurants sur l’état de santé du chef de la junte Moussa Dadis Camara.

Le président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, le 15 décembre 2009 © AFP

Le président par intérim de la Guinée, le général Sékouba Konaté, le 15 décembre 2009 © AFP

Publié le 7 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Le président par intérim de Guinée, le général Sékouba Konaté, a accepté mercredi 6 janvier à Conakry le "choix d’un Premier ministre issu de l’opposition, désigné par elle-même" pour former "un gouvernement de transition d’union nationale".

"Il faut poser dès maintenant des actes allant dans le sens de l’apaisement", a-t-il déclaré dans un discours prononcé devant les responsables de la junte (au pouvoir depuis le coup d’Etat du 23 décembre 2008) et enregistré par la radio publique guinéenne.

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"Nous décidons du choix d’un Premier ministre issu de l’opposition, désigné par elle-même et qui engagera avec l’ensemble des couches sociales et politiques du pays des discussions et consultations pour la mise en place d’un gouvernement de transition d’union nationale", a-t-il ajouté.

Ni discours, ni apparition publique
Le général Konaté, également ministre de la Défense, assure l’intérim à la tête du pays à la suite de la tentative d’assassinat le 3 décembre du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Hospitalisé au Maroc après avoir été gravement blessé par balle à la tête, le capitaine Camara n’a depuis lors fait ni discours ni apparition publique.

"Le temps et les modalités pour y arriver, la composition de cette nouvelle équipe basée sur l’unité dans la diversité incombe désormais à toutes les parties concernées, que j’invite à tout faire pour ne pas imposer au pays une attente longue et interminable", a-t-il insisté.

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"Le pays ne peut continuer à attendre et souffrir davantage. La communauté internationale nous presse de hâter le pas et attend de notre part des progrès significatifs", a-t-il poursuivi.

Konaté appelle les opposants à "rentrer au bercail"
Le général Konaté s’exprimait au lendemain de son retour à Conakry, après un séjour d’une semaine au Maroc, où il a notamment rencontré le chef de la junte. Il a affirmé fin décembre, selon un membre de son entourage, qu’"on ne peut rien tirer du capitaine Dadis" en raison de son état de santé.

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Le général Konaté a par ailleurs appelé les dirigeants de l’opposition partis du pays pour des raisons de sécurité à "rentrer au bercail", s’engageant à "garantir la sécurité de chacun".

"Les acteurs politiques, tous les compatriotes qui, pour des raisons de sécurité ou parce qu’ils sont menacés dans leur liberté (…), ont choisi de vivre à l’étranger sont invités à rentrer au bercail pour apporter leur contribution dans la construction d’une Guinée nouvelle, démocratique et prospère", a-t-il déclaré.

La vie de Dadis "n’est pas en danger"
"Le CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et le gouvernement s’engagent solennellement et fermement à garantir la sécurité de chacun, l’intégrité physique et morale de chaque citoyen", a-t-il affirmé.

"Il est prévu en particulier pour les leaders de l’opposition des unités mixtes de sécurité, gendarmerie-police-armée, directement rattachées au ministre de la Sécurité présidentielle (Claude Pivi) pendant toute la durée de la transition", a-t-il assuré.

Les principaux dirigeants de l’opposition, blessés lors du massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre dans un stade de Conakry, ont très vite quitté la Guinée pour trouver refuge en Europe et en Afrique de l’Ouest.

Concernant les élections présidentielles et législatives, il a déclaré qu’elles "se dérouleront à la date fixée par la nouvelle autorité de transition". Le premier tour de la présidentielle était initialement fixé au 31 janvier 2010.

Concernant la santé du chef de la junte, il a déclaré: "sa vie n’est pas en danger mais il faut du temps, de la patience et un suivi médical pendant un certain temps pour qu’il se rétablisse totalement".
 

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