Des manifestations anti-gouvernementales font une trentaine de morts au Soudan

Au moins 29 personnes ont été tuées en trois jours de manifestations contre le gouvernement au Soudan. Les manifestants entendent poursuivre leur mobilisation ce jeudi.

Manifestation à Khartoum, au Soudan, le 25 septembre 2013. © AFP

Manifestation à Khartoum, au Soudan, le 25 septembre 2013. © AFP

Publié le 26 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Les manifestations anti-gouvernementales en cours au Soudan, les plus importantes depuis l’arrivée au pouvoir du général Omar el-Béchir en 1989, sont en train de virer au bain de sang. En trois jours, au moins 29 personnes ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l’ordre.

"Nous avons reçu les corps de 21 personnes" depuis le début des protestations, a déclaré une source à l’hôpital d’Oumdourman, ville jumelle de la capitale Khartoum, précisant que tous étaient des civils. Huit autres personnes ont péri à travers le pays, selon des témoins et des familles.

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Ce mouvement de prostestation populaire sans précédent a été provoquée par la décision du gouvernement, annoncée lundi, de lever les subventions de l’État sur les carburants, dans le cadre d’une série de réformes économiques.

Des activistes ont appelé à de nouvelles manifestations, jeudi 26 septembre, à Khartoum, où les forces anti-émeutes étaient déployées dès le matin aux principaux carrefours. Mercredi, les démonstrations anti-gouvernementales s’étaient poursuivies jusque tard dans la nuit et avaient gagné de nouveaux quartiers dans la capitale. "Liberté, liberté", "Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants, parmi lequels figuraient beaucoup d’étudiants, reprenant le slogan phare du Printemps arabe.

Extension des troubles

Les manifestations ont parfois tourné à l’émeute. Mercredi soir, les protestataires ont tenté d’incendier un bâtiment relevant du ministère du Tourisme dans un quartier du sud de la capitale. Selon des témoins, seule la façade extérieure a brûlé. La veille, des protestataires avaient pillé et incendié le siège du Parti du congrès national, formation au pouvoir, à Oumdourman. De son côté, Khartoum avait été paralysée par les protestations, les manifestants brûlant des pneus et bloquant les rues.

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Face à l’extension des troubles, l’ambassade des États-Unis à Khartoum a appelé "toutes les parties à ne pas recourir à la force et au respect des libertés publiques et au droit au rassemblement pacifique".

Les autorités soudanaises ont quant à elles annoncé la fermeture des écoles à Khartoum jusqu’au 30 septembre. Les connexions internet étaient toujours coupées jeudi, sans qu’il soit possible de déterminer s’il s’agissait d’une panne ou d’une coupure délibérée de la part des autorités.

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(Avec AFP)

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