Politique

RDC : le FCC de Joseph Kabila met le Premier ministre Sylvestre Ilunga sous pression 

Le chef du gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, est mis en difficulté par son propre camp, le FCC de l’ancien président Joseph Kabila. Certains caciques réclament jusqu’à sa démission.

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Mis à jour le 11 juin 2020 à 17:52

Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier ministre de RDC, lors de sa nomination le 20 mai 2019 à Kinshasa. © DR / présidence RDC

Selon nos informations, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba serait confronté depuis plusieurs semaines à la fronde d’un groupe formé par plusieurs caciques du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, dont il est issu.

En poste depuis le 20 mai 2019, il est accusé par certains cadres de ce regroupement de ne pas soutenir suffisamment sa famille politique au sein du gouvernement et en conseil des ministres, voire même de bloquer certaines initiatives de ministres étiquetés « FCC ».

Toujours selon nos informations, ce noyau de frondeurs s’est plaint de cette situation dans une lettre adressée à Joseph Kabila. À la suite de ce courrier, l’ex-chef de l’État les a reçus mi-mai cette année avant de s’entretenir en tête-à-tête avec le Premier ministre. Il a conseillé à ce dernier de parler avec ces contestataires, ce que le chef du gouvernement a effectivement fait quelques jours après, lors d’une réunion de la conférence des présidents du FCC.

La coalition avant tout

Répondant aux attaques de ses détracteurs, dont certains réclamaient un remaniement gouvernemental et sa démission, Sylvestre Ilunga a soutenu qu’il était le Premier ministre d’une coalition et qu’il ne pouvait pas soutenir un camp contre l’autre, accusant le groupe de frondeurs de vouloir déstabiliser ladite coalition.

Selon l’un des participants à cette rencontre, Sylvestre Ilunga a invectivé différents cadres du FCC, dont le coordonnateur de la coalition, Néhémie Mwilanya Wilondja, et le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, de Kabila), Emmanuel Ramazani Shadary.

Selon son entourage, le président Félix Tshisekedi tient à maintenir en poste le Premier ministre, dont la démission devrait résulter d’une décision commune du chef de l’État et de son prédécesseur, et non être prise sous la pression de certains caciques du FCC.