Selon nos informations, la cellule jihadiste visée par une opération militaire conjointe nommée « Comoé » et menée à la mi-mai par la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso s’était implantée depuis plusieurs mois des deux côtés de la frontière entre ces deux pays.
Liée à la katiba Macina, dirigée par le Malien Amadou Koufa, elle était constituée d’une petite cinquantaine de combattants établis dans une zone située entre le nord-est de la ville de Ferkessédougou, en Côte d’Ivoire, et le sud de Banfora, au Burkina Faso. Si sa base se trouvait en territoire burkinabè, certains de ses membres vivaient en Côte d’Ivoire.
Interrogatoires en cours
Si le groupe a été considérablement affaibli par cette opération, qui est toujours en cours, il est parvenu à dissimuler une partie de son armement. Plusieurs de ses membres ont réussi à s’enfuir, tandis que d’autres ont été arrêtés. Ils sont actuellement interrogés à Abidjan et à Ouagadougou.
Comme Jeune Afrique l’avait révélé, les détails de « Comoé » ont été communiqués à un civil par le commandant d’escadron mobile de Kong et sont arrivés aux oreilles d’un informateur de la katiba, un commerçant de Kafolo, une ville frontalière du Burkina Faso. Cette fuite a notamment permis au chef de la cellule jihadiste de s’évaporer dans la nature.
Toujours selon nos informations, il s’agit d’un combattant peul, un certain Dramane Sibidé, surnommé « Hamza ». Envoyé sur place par Amadou Koufa en 2019 avec d’autres combattants dans le but de recruter localement et de développer la cellule en Côte d’Ivoire, il était surveillé par les services de renseignements burkinabè (qui en avaient averti leurs homologues ivoiriens). Il avait été la cible d’une précédente opération au Burkina Faso, sans succès. Il est toujours activement recherché.