Iliass Elfali (OCP) : « Dans toute crise, il y a des opportunités à saisir »

Pour le directeur des opérations du géant marocain des phosphates, la crise liée au coronavirus et le contexte actuel peuvent, paradoxalement, contribuer au développement de l’agriculture sur le continent.

Iliass El Fali, numéro deux du géant des phosphates OCP, lors d’un événement au siège du groupe à Casablanca, en 2019. © OCP

Iliass El Fali, numéro deux du géant des phosphates OCP, lors d’un événement au siège du groupe à Casablanca, en 2019. © OCP

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Publié le 29 mai 2020 Lecture : 8 minutes.

Il est l’un des quatre piliers du nouvel état-major d’OCP, mis en place en début d’année par son patron, Mostafa Terrab. En tant que Chief Operating Officer (COO, directeur des opérations), Iliass Elfali, qui a rejoint le groupe en 2009, pilote le cœur de métier du géant marocain des phosphates : la production de minerai, d’acide et d’engrais ainsi que leur commercialisation et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement d’un groupe qui compte plus de 160 clients et 21 000 collaborateurs à travers le monde.

OCP, qui fête cette année ses 100 ans, a produit en 2019 quelque 41 millions de tonnes de phosphate, 6,7 millions de tonnes d’acide et 10 millions de tonnes d’engrais, pour un chiffre d’affaires de 54 milliards de dirhams (4,9 milliards d’euros). Ce résultat est majoritairement assuré par les engrais (à hauteur de 54 % l’an dernier). Quant aux ventes, réalisées principalement en Afrique (24 %), en Amérique latine et en Europe (22 % chacun), elles traduisent le profil mondialisé du groupe.

Supervisant les activités « de la mine au fermier », Iliass Elfali, ingénieur diplômé de l’École des mines de Paris passé par Lesieur Cristal (agroalimentaire), Air Liquide Maroc (Industrie) et le sidérurgiste Ynna Steel, préside en cette période de coronavirus le « business resilience center », mis en place pour assurer la continuité des activités.

Détaillant les réponses du groupe à la crise, grâce auxquelles il peut maintenir sa production et ses exportations, Iliass Elfali rappelle les ambitions d’OCP sur le continent et sa volonté de contribuer à construire une filière agricole intégrée.

Jeune Afrique : Si la pandémie de coronavirus est synonyme de difficultés pour nombre de secteurs, ce n’est pas le cas de celui des engrais, qui se porte bien. Quelle est la situation d’OCP ?

Iliass Elfali : Nous avons en effet la chance d’opérer dans l’un des secteurs les plus résilients actuellement. En temps de crise, les gouvernements considèrent à raison l’agriculture comme une activité stratégique à préserver. De ce fait, la demande mondiale d’intrants, notre cœur de métier, s’est maintenue.

La crise a aussi conduit à des innovations, notamment dans nos ports où des robots ont été mis en place

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Nous l’avons observé chez les principaux producteurs agricoles, les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Australie, entre autres. Nos clients, qui sont sur les cinq continents, ont maintenu leurs commandes. Résultat, le premier trimestre s’est bien passé, avec un chiffre d’affaires conforme à nos prévisions. Et nous devrions réaliser nos objectifs au deuxième trimestre.

Concrètement, comment OCP a-t-il maintenu son niveau de production ?

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