Culture

Jazz, highlife et afrobeat : le très militant « Africa Today » d’Etuk Ubong

Le jeune trompettiste nigérian Etuk Ubong délivre un message engagé dans « Africa Today », un nouvel album mêlant jazz, highlife et afrobeat.

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Mis à jour le 21 mai 2020 à 12:10

Le trompettiste nigérian Etuk Ubong © Elaine Groenestein

Quand on lui demande de parler d’Akwa Ibom, État du sud-est du Nigeria où il a vu le jour il y a vingt-huit ans, ou encore de Lagos, la capitale, où il a grandi, Etuk Ubong répond d’abord qu’il est un citoyen du monde. Rien d’étonnant donc à ce que les musiciens que le trompettiste ibibio dirige sur Africa Today, son deuxième album, soient originaires du Royaume-Uni, du Mexique, de l’Italie ou encore des Pays-Bas – où il a enregistré.

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Mais son pays natal est au cœur du disque. Il y chante à la fois en anglais, en yorouba, en pidgin et en ibibio – une langue à laquelle il consacrera d’ailleurs son prochain album, déjà en préparation. L’orchestration est notamment portée par un puissant ensemble de cuivres et une intense trame percussive (grâce, entre autres, à l’ekomo, ce tambour propre aux danses traditionnelles des populations ibibio-efik du Nigeria).

Contre l’injustice et la corruption

Le premier morceau, « Ekpo Mmommon », invite à la transe avec un thème qui renvoie à la fois au jazz (sud-africain, aurait-on même envie de préciser) et au highlife. S’invite aussi l’afrobeat de Fela, sur le titre éponyme, mais aussi sur ceux pétris de militantisme comme « Mass Corruption », où l’ancien membre du groupe Positive Force, de Femi Kuti, donne de la voix pour dénoncer la mauvaise gouvernance dans son pays.

Ma musique parle pour ceux qui ne peuvent s’exprimer, ceux dont le cerveau a été lavé par le capitalisme