Le 20 avril, Noureddine Adam a adressé un courrier à Firmin Ngrebada, Premier ministre centrafricain. L’ancien rebelle de la Séléka, aujourd’hui à la tête du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, qui contrôle une partie du pays), y a réitéré sa demande de grâce présidentielle, émise en premier lieu le 14 mai 2019, pour ses partisans détenus « à la maison d’arrêt de Ngaragba » et « au camp de Roux ».
Assurant œuvrer à « la restauration de l’autorité de l’État » et à la « mise en place de l’APPR » (Accord politique pour la paix et la réconciliation), Noureddine Adam, qui vit entre Khartoum et ses positions du nord-est de la Centrafrique, en a profité pour réclamer une nouvelle fois la nomination de membres du FPRC à « différents postes de responsabilité ».
Deux ministres, trois ambassadeurs…
La liste est longue : deux ministres conseillers, à la présidence et à la primature ; deux conseillers spéciaux à la primature ; cinq chargés de mission dans les ministères de la Défense, de la Sécurité, de la Justice, de l’Administration du territoire et des Affaires étrangères ; trois ambassadeurs, au Koweït, au Qatar et en Arabie saoudite.
La pression de Noureddine Adam sur Firmin Ngrebada est constante ces dix derniers mois. Plusieurs de ses conseillers ont ainsi été reçus à la primature pour évoquer les demandes du FPRC, le 3 juin, le 16 juillet et le 19 décembre 2019. Le dernier rendez-vous en date a eu lieu le 18 avril, lorsque Ngrebada a reçu le porte-parole d’Adam, Aboubakar Sidick Ali.