RDC : qu’est-ce qui fait courir Martin Fayulu ?

« Présidents » en salle d’attente (1/4). Voilà près d’un an et demi que Félix Tshisekedi est devenu président de la RDC. Un épisode que Martin Fayulu, son rival dans les urnes, a bien du mal à digérer, convaincu que la communauté internationale l’a « trahi ». Il continue pourtant de s’activer et enchaîne les rendez-vous dans l’espoir – vain ? – de faire avancer sa cause.

Martin Fayulu, ex-candidat à la présidentielle en RDC. © Robert Carrubba pour JA

Martin Fayulu, ex-candidat à la présidentielle en RDC. © Robert Carrubba pour JA

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Publié le 4 mai 2020 Lecture : 9 minutes.

Enquête sur les « présidents » en salle d’attente. © JA
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Série : Ping, Kamto, Fayulu, Kodjo… Enquête sur ces « présidents » en salle d’attente 

Jean Ping, Maurice Kamto, Martin Fayulu, Agbéyomé Kodjo… Les institutions de leur pays leur ont donné tort, douchant leur rêve présidentiel, mais ils continuent de revendiquer la magistrature suprême au Gabon, au Cameroun, en RDC et au Togo. Plongée dans le quotidien de ces « présidents élus » qui n’abandonnent pas, mais ne gouvernent pas.

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Si l’on en croit ses amis, Martin Fayulu n’a rien perdu des qualités qui étaient les siennes lorsqu’il jouait au tennis, au début des années 1980. « C’était un teigneux, capable de courir au quatre coins du court », se souvient l’un d’eux, qui lui trouve même, dans une comparaison osée mais flatteuse, « un petit côté Rafael Nadal ». Pourtant, dans les rangs de la majorité comme dans ceux de l’opposition, on s’interroge : à courir ainsi partout, un an et demi après que Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle, Martin Fayulu ne va-t-il pas finir par s’épuiser et renoncer à revendiquer la victoire ?

Au début de mars, sous le dôme d’un grand hôtel parisien, dans une ville qui ne subit pas encore les rigueurs du confinement, Martin Fayulu enchaîne les rendez-vous et distribue des cartes de visite sur lesquelles on distingue sans peine la mention « Président élu ». Il y a là des membres de la diaspora, des collaborateurs, de simples amis… À chacun, le candidat malheureux au scrutin du 30 décembre 2018 assure qu’il a encore du souffle, que « tant que le peuple sera de [leur] côté, celui de la vérité des urnes, [il] ne renoncer[a] pas ! »

Convaincu que « la flamme [de ses partisans] est toujours là », cet ancien cadre de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil s’apprêtait alors à décoller pour les États-Unis, où il devait, avant que l’épidémie de coronavirus vienne balayer ses plans, participer à une série de conférences sur la situation politique en RDC. Un flyer aux allures d’affichette de campagne à la main, il nous détaillait son programme.

Toujours un « soldat du peuple »

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