Algérie : les séries télévisées du ramadan menacées par le coronavirus

En Algérie, les tournages sont à l’arrêt en raison des mesures prises pour limiter la propagation du Covid-19. Pour reprendre leurs activités, les producteurs attendent le 19 avril, date de fin hypothétique de la quarantaine – ou une éventuelle dérogation.

Selon le producteur de la série Omar Séchoir, Fethi Laydouci, il manque trois jours de tournage dans le salon de coiffure factice pour atteindre 24 épisodes sur les trente prévus initialement. © DR

Selon le producteur de la série Omar Séchoir, Fethi Laydouci, il manque trois jours de tournage dans le salon de coiffure factice pour atteindre 24 épisodes sur les trente prévus initialement. © DR

Publié le 18 avril 2020 Lecture : 7 minutes.

« On est en stand-by », se désole Imad Henouda, directeur de la société Wellcom. La série qu’il produit cette année, L’Amiral, traite d’un sujet sensible en Algérie, la harga (émigration clandestine par la mer). L’intrigue se noue autour du quotidien des passeurs, des jeunes qui veulent quitter l’Algérie et des autorités publiques, qui combattent ce phénomène. La majeure partie des scènes a déjà été tournée, majoritairement à Arzew, en bord de mer, à quelques kilomètres d’Oran. Mais la société de production ne dispose plus d’autorisation de tournage. Depuis le début du mois d’avril, un communiqué du ministère de la Culture l’a interdit. L’instauration d’un couvre-feu et l’interdiction des rassemblements de plus de deux personnes à partir du 23 mars avaient déjà contraint plusieurs producteurs à poursuivre les enregistrements en studio, loin des regards, clandestinement.

« Si le confinement se prolonge au-delà du 19 avril, on ne pourra pas diffuser, s’inquiète Imad Henouda. L’autre possibilité, c’est de ne finaliser qu’une vingtaine d’épisodes. » Initialement, L’Amiral devait en compter 28. Ce nombre a été revu à la baisse. Les équipes de Wellcom avaient pourtant vu large. Les premiers tournages ont commencé en février.

Scénarios modifiés, équipes réduites

De son côté, le producteur de la série Omar Séchoir, Fethi Laydouci, déplore : « Il nous manque trois jours de tournage dans notre salon de coiffure factice pour atteindre 24 épisodes. Il était prévu d’en réaliser trente au départ. »

Pour réduire l’équipe au maximum, le scénario a été modifié. « Nous avons recréé des intrigues entre les deux personnages principaux, le coiffeur Omar et son acolyte. Les clients ont été coupés du script », explique Laydouci. Le producteur espère obtenir une dérogation de la part du ministère de la Culture pour finaliser les six épisodes manquants : « Nous nous engageons bien sûr à respecter tous les gestes barrières et à fournir trois masques par jour aux équipes techniques. »

Machahir, l’une des grosses productions  algéro-tunisiennes, ne sera pas à l’antenne en ce mois de ramadan

La sitcom Dakyous et Makyous, diffusée par la chaîne privée Echorouk, fait office d’exception. « On a eu la chance de tourner extrêmement tôt, dès le mois de décembre, se félicite Nabil Asli, coscénariste. Mais cela n’a pas été le cas pour une autre série. » Machahir, l’une des grosses productions  algéro-tunisiennes, ne sera donc pas à l’antenne en ce mois de ramadan. Seulement 45% de la série a été tournée. « La diffusion n’est pas possible, regrette Asli. Quelques épisodes sont finalisés, mais il manque encore beaucoup de séquences. » Six semaines de tournage supplémentaires à Tunis seraient nécessaires. Or la justice a suspendu le 15 avril le tournage des feuilletons ramadanesques, dont la reprise venait pourtant d’être autorisée par le gouvernement.

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