Vital Kamerhe, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, a été placé ce mercredi 8 avril sous mandat d’arrêt provisoire par le procureur à l’issue d’une longue audition. Le bras droit du chef de l’État a été transféré en début de soirée à la prison de Makala, à Kinshasa, où il passera la nuit.
Arrivé ce mercredi aux alentours de 13 heures au parquet général près la cour d’appel de Matete, Kamerhe avait répondu à « l’invitation » du procureur qui souhaitait l’entendre dans le cadre de l’enquête sur l’utilisation des fonds alloués au programme d’urgence des 100 jours mis en place par le président congolais en mars 2019.
Voilà plusieurs semaines que la justice congolaise enquête sur des soupçons de détournement des fonds alloués à ce programme prévoyant notamment la construction d’infrastructures routières.
Plusieurs personnes avaient déjà fait l’objet d’auditions dans le cadre de ces enquêtes, dont le directeur général de la Rawbank, Thierry Taeymans, ou encore celui de Safricas, David Blattner.
#RDC: Les militants de l'UNC, déterminés à accompagner leur champion, sans respect total des mesures prises pour bloquer la propagation du coronavirus. La police assiste jusque-là, impuissante. [Vidéo] pic.twitter.com/HldOvJrawD
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) April 8, 2020
La justice congolaise a également entendu l’un des frères du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, membre de la commission présidentielle sur les 100 jours, ainsi que le comptable de la présidence.
Tshisekedi reçoit l’UNC
Convoqué lundi par le parquet, Vital Kamerhe avait choisi de ne pas répondre à cette première sollicitation et ne s’était pas non plus fait représenter par ses avocats.
L’annonce de cette convocation avait provoqué une levée de boucliers au sein du parti de Kamerhe, l’Union pour la nation congolaise (UNC), dont la direction avait dénoncé une « campagne de diabolisation par certaines officines en mal de positionnement ».
L’influence de Vital Kamerhe auprès du président congolais fait régulièrement l’objet de polémiques en coulisses à la présidence, où plusieurs proches du chef de l’État jugent l’ancien président de l’Assemblée nationale trop ombrageux.
Pendant que Vital Kamerhe était auditionné, Félix Tshisekedi recevait ce mercredi une délégation de l’UNC, menée par le secrétaire général du parti, Aime Boji, beau-frère du directeur de cabinet.
Selon la presse présidentielle, la question de la convocation de Kamerhe n’aurait pas été évoquée « car le chef de l’État ne s’implique pas dans les questions liées à la justice, celle-ci étant indépendante ».