Covid-19 : le Maroc met les bouchées doubles pour accroître sa capacité hospitalière

Installation d’hôpitaux de campagne, réaménagement des établissements publics… Face à la pandémie de coronavirus, le royaume vise désormais les 4 000 lits.

Un pharmacien à Casablanca, le 27 mars 2020. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Un pharmacien à Casablanca, le 27 mars 2020. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 7 avril 2020 Lecture : 2 minutes.

À quelques encablures de la célèbre esplanade de la mosquée Hassan II, l’Office des foires et des expositions de Casablanca (OFEC) s’est transformé en fourmilière, ce samedi 4 avril. Et ce n’est pas l’un des grands salons qu’abrite habituellement cet espace qui se prépare ; tous les événements ont été annulés ou reportés depuis l’apparition du Covid-19 sur le territoire marocain.

Les 20 000 mètres carrés du hall d’exposition ont ainsi été réaménagés en hôpital de campagne : « 700 lits répartis en quatre zones séparées et complètement autonomes devraient être installés dans les deux prochaines semaines, pour un coût de 45 millions de dirhams [environ 4 millions d’euros] », selon un communiqué conjoint de la wilaya et des conseils d’élus locaux.

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600 tests rapides par jour

À Casablanca, ville la plus peuplée et la plus touchée par le coronavirus (332 cas sur les 1 141 annoncés au matin du 7 avril), tout est mis en œuvre pour augmenter la capacité hospitalière afin de faire face à une hausse des cas, prévue avec le lancement du dépistage massif.

Pas loin derrière l’OFEC, sur le boulevard Moulay Youssef, l’hôpital éponyme est également en cours de réaménagement. Dans une rue jouxtant le réputé centre hospitalier « Soufi » – comme l’appellent les bidaouis – un centre de consultations vient d’être aménagé par un collectif de citoyens et de professionnels de l’événementiel et de la production artistique. Ces chapiteaux constituent une « zone de tri » qui permettra, entre autres, d’effectuer à terme jusqu’à 600 tests rapides par jour.

À l’intérieur de l’hôpital qui a accueilli le premier cas de coronavirus au Maroc, le 2 mars, les transformations sont en cours. « Le service de maternité, aménagé et équipé par le groupe OCP, est prêt à recevoir les malades avec ses 20 lits, dont quatre pour les cas sévères, a annoncé le Docteur Amina Faham, directrice de cet établissement hospitalier. Les travaux sont en cours d’achèvement dans le service de pédiatrie, où 20 autres lits seront installés et qui comptera aussi des salles de soins intensifs. » En tout, cet établissement devrait augmenter dans les prochains jours sa capacité de 60 lits additionnels en plus des 670 lits dont dispose l’hôpital, transformé en pôle pour les patients infectés.

Augmentation de la capacité d’accueil

Dans la périphérie de la ville, deux hôpitaux militaires de campagne ont été déployés en un temps record. À Benslimane comme à Nouaceur, des campements ont été montés en six jours pour apporter 400 lits supplémentaires, dont 60 en soins intensifs. Et dans l’ensemble des 44 centres hospitaliers que compte le royaume, les responsables sont en ordre de bataille pour augmenter la capacité d’accueil.

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Les équipements acquis ces dernières semaines arrivent par lots à bord de cargos spéciaux et sont progressivement déployés dans les établissements sanitaires conventionnels ou créés pour l’occasion au fil de l’évolution de la courbe des contaminés. Le chef de l’exécutif avait annoncé, lors du Conseil de gouvernement du 27 mars, que le royaume disposait de 1 670 lits de réanimation et se fixait l’objectif de 3 000 lits dans les semaines à venir. À en croire une source proche de la primature, le Maroc vise désormais les 4 000 lits.

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