Marcel Amon-Tanoh se rêve un destin après sa rupture avec Alassane Ouattara

Ils étaient amis depuis trente ans mais, le 18 mars, Marcel Amon-Tanoh a choisi de rompre avec Alassane Ouattara et de démissionner de son poste de ministre des Affaires étrangères. Déçu par le RHDP, il se rêve à son tour un destin présidentiel.

Marcel Amon-Tanoh, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, à Paris, le 4 juillet 2019. © Vincent FOURNIER/JA

Marcel Amon-Tanoh, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, à Paris, le 4 juillet 2019. © Vincent FOURNIER/JA

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Publié le 7 avril 2020 Lecture : 8 minutes.

Ils sont une centaine, rassemblés dans un salon de l’hôtel Sofitel Ivoire d’Abidjan en ce début d’année 2020. Il y a des journalistes, des banquiers, des hommes d’affaires et quelques représentants de la classe politique. On porte le costume cintré, de longues robes de soirée, et on a garé la berline dans le parking. L’homme que cette Côte d’Ivoire bien née est venue voir se nomme Marcel Amon-Tanoh.

Invité de la revue Esprit, le ministre des Affaires étrangères se prête au jeu des questions-réponses. Il a laissé sa cravate au vestiaire. Devant son père, Lambert, sa femme, Kady Touré, et certains de ses amis, dont Augustin Thiam, le gouverneur de Yamoussoukro, il se montre affable, détendu et souriant.

Très souriant même, loin de l’image de personnage austère et cassant qu’il a longtemps renvoyée. S’il se garde bien de l’exprimer ce soir-là, on comprend bien qu’à 68 ans « MAT », comme l’appellent ses amis, veut montrer qu’une page se tourne. Qu’après avoir consacré pendant près de trente ans son énergie à accompagner Alassane Ouattara, il est temps pour lui de s’émanciper.

Trois mois plus tard, Marcel Amon-Tanoh démissionne du gouvernement. Un choix précipité par la décision du chef de l’État de ne pas briguer de troisième mandat et la désignation, le 12 mars, d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) lors d’une cérémonie qu’il a préféré boycotter.

Persuadé qu’un remaniement était imminent, il a informé quelques jours plus tard le président qu’il ne souhaitait pas faire partie de la nouvelle équipe, avant de remettre sa démission au Premier ministre, le 18 mars, et de l’officialiser, le lendemain, par un message posté sur les réseaux sociaux.

Ambition, désaccords et déceptions

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