Le 17 mars, l’Opposition politique nigérienne (qui réunit plusieurs plateformes) a publié un communiqué dans lequel elle « fustige le comportement du chef de l’État et de son gouvernement dans leur tentative de banalisation d’une affaire extrêmement grave ». Le communiqué est signé d’Amadou Djibo Ali, leader du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDDR). Mais le texte ne représente qu’une partie d’une stratégie plus vaste, discutée depuis plusieurs semaines.
Stratégie d’affaiblissement
Selon nos sources, un quintet est en première ligne, et il se réunit régulièrement. Il est composé d’Ibrahim Yacouba (MPN Kishin Kassa et Front patriotique), d’Amadou Djibo Ali, d’Omar Hamidou Tchiana (Amen-Amin), de Tahirou Seydou (Moden Fa Lumana) et de Mariama Gamatié Bayard (Front de l’opposition indépendante). D’autres sont moins présents, comme Amadou Boubacar Cissé (Front démocratique et républicain) et l’ancien président Mahamane Ousmane.
Tous sont unis dans une stratégie d’affaiblissement du candidat Mohamed Bazoum. En s’appuyant sur la société civile – laquelle a encore organisé une manifestation le 15 mars (qui a fait trois morts) –, les opposants tentent d’établir un lien entre le PNDS, dont Bazoum est le président, et les malversations présumées. Un lien que ce dernier dément formellement. Deux ex-ministres et cadres du parti, Kalla Moutari et Mahamadou Karidjo, font partie des principaux acteurs soupçonnés.