De plus en plus équipés de capteurs et autres instruments de mesure, les engins agricoles collectent des données qui peuvent servir à optimiser leur utilisation. En Afrique, l’américain EZ Farm se sert par exemple de capteurs pour surveiller les sols comme les équipements eux-même, et alimenter l’agriculteur en données utiles pour optimiser sa production et ses choix.
La crainte, de fait, de voir l’agriculteur perdre tous droits sur ses données préoccupe fortement les professionnels du secteur.
Monsanto, via sa filiale The Climate Corporation, a lancé en 2018 Climate FieldView, un outil de collecte et d’exploitation des données agricoles, qui suscite déjà des inquiétudes quant au traitement que le géant de la chimie pourrait leur réserver. L’outil collecte une masse d’informations, précieuses à l’ère du big data et des algorithmes, qu’elle entend bien monétiser (conseils personnalisés de semences, traitements et autres produits Monsanto).
Monsanto et les Gafam dans le viseur
Ces problématiques sont loin de rester étrangères à l’Afrique. Monsanto a signé des accords de partage de données avec le géant américain des machines agricoles Agco, qui a fait du continent un axe de développement majeur, ainsi qu’avec son concurrent italien CNH ou encore avec l’américain John Deere, commercialisé sur le continent africain par Tata.

Une moissonneuse-batteuse de marque John Deere, près de Magaliesburg, en Afrique du Sud © StormSignal (CC)