Le cricket, vous connaissez ? Non, bien sûr, sauf – et encore ! – si vous êtes ressortissant d’un pays membre du Commonwealth. La prochaine Coupe du monde, qui aura lieu au mois de février en Afrique du Sud et au Zimbabwe, n’aurait donc jamais dû déchaîner les passions. Seulement voilà, depuis la mise en oeuvre d’une réforme agraire au Zimbabwe et l’expropriation des fermiers blancs qui s’est ensuivie, Tony Blair, le Premier ministre britannique, ne déborde pas d’affection pour le président Robert Mugabe – qui le lui rend bien. Invoquant l’insécurité qui règne dans le pays, il a tenté de dissuader l’équipe anglaise de se rendre à Harare, le 13 février, pour disputer son match contre celle du Zimbabwe. Furieux, les responsables de la fédération anglaise soulignent que l’annulation de la rencontre se traduirait par un important manque à gagner publicitaire et par de sévères sanctions sportives. Ils observent que les entreprises anglaises n’ont pas été incitées à couper les ponts avec leurs partenaires zimbabwéens. « Sauf interdiction formelle du gouvernement, nous jouerons au Zimbabwe », jurent-ils.
Du côté d’Harare, on crie à la conspiration. Selon les autorités, le meurtre récent d’un touriste australien a servi de prétexte aux opposants pour demander l’annulation des matchs programmés dans le pays.
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Cricket : quand la politique s’en mêle
Mis à jour le
21 janvier 2003 à 09:38