Maroc Télécom : une timide croissance 2019 tirée par l’internet mobile

Avec des revenus en hausse de 0,9 % en 2019, le groupe contrôlé par l’émirati Etisalat affiche une croissance réelle mais timide, tirée principalement par la consommation de data mobile.

Le siège de la société Maroc Telecom à Rabat. © Vincent Fournier/Jeune Afrique/2017

Le siège de la société Maroc Telecom à Rabat. © Vincent Fournier/Jeune Afrique/2017

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Publié le 18 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Deux semaines après que le premier opérateur chérifien s’est vu infliger une amende record pour abus de position dominante, Maroc Telecom publie ses résultats en croissance pour l’année 2019. Le groupe, contrôlé à 53 % par le groupe émirati Etisalat, enregistre un chiffre d’affaires de 36,5 milliards de dirhams (environ 3,4 milliards d’euros) en 2019, en hausse de 0,9 % – à base comparable – par rapport à l’année précédente. L’excédent brut d’exploitation enregistre une hausse de 3,2 %.

La 4G, principal levier de croissance

Bien que timide, cette croissance est principalement portée par les revenus de l’internet mobile, plus particulièrement par la 4G que l’opérateur s’attache à déployer et développer sur ses onze marchés. Déjà proposée au Maroc, au Burkina Faso, au Gabon, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo et au Tchad, la fréquence est encore absente de ses filiales au Niger et en République centrafricaine. En revanche, le groupe qui réalise près de 60 % de son chiffre d’affaires en dehors du Maroc et revendique un total de 67,5 millions de clients, est en passe d’obtenir une licence 4G en Mauritanie et prévoit d’en acquérir de nouvelles cette année.

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Leader de l’internet mobile marocain, avec 50 % de parts de marché, l’opérateur enregistre au royaume chérifien une hausse de son chiffre d’affaires de plus de 18 % sur le segment par rapport à 2018. Et l’activité connaît un bond de 25 % hors des frontières marocaines.

Qu’elle soit mobile ou fixe, la data est l’un des leviers de croissance du groupe qui a réinvesti 14,8 % de ses revenus en 2019. Son objectif, rester dans la course de la fibre optique (FTTH), seul segment où l’opérateur tout puissant est malmené par la concurrence d’Orange et d’Inwi.

Pression fiscale

Dans la présentation de ses résultats pour 2019, Maroc Telecom revient sur l’amende que le régulateur des télécoms (ANRT) lui a infligée début février pour abus de position dominante. L’opérateur, qui se réserve « la possibilité de former un recours auprès de la cour d’appel » indique avoir provisionné la somme réclamée dans ses comptes au 31 décembre 2019. Cette dernière, – de 309 millions d’euros – couplée à d’autres sanctions intervenues récemment en janvier en Mauritanie (2 millions d’euros) et en décembre 2019 au Niger (652 000 euros) devrait peser sur ses futurs investissements.

Depuis l’annonce de l’amende de l’ANRT, l’action du groupe qui se portait bien depuis fin novembre (14,60 euros) a quelque peu chuté à la bourse de Casablanca pour atteindre 13,50 euros à la clôture le 17 février.

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Le groupe entame difficilement l’année 2020 puisqu’il attend également le verdict du tribunal de commerce de Rabat dans un litige qui l’oppose là encore à Inwi. Le jugement devrait être rendu le 24 février.

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